La main dans le sac (1er épisode)

Publié le 17 novembre 2008 par Dalyna

On voulait juste fumer un narguile.

Tranquille.

Après le boulot.

Se détendre.

Nous savions bien que c’était interdit depuis la loi de Bachelot. Nous le savions.

Mais la loi sur l’interdiction de fumer dans les lieux publics étant entrée en vigueur le 1er janvier 2008, je dois reconnaître que, presque un an après, et ayant constaté que la plupart des salons à narguile demeuraient ouverts, je pensais à tort que c’était un peu la fête du slip. Je savais bien que tous les établissements publics étaient concernés, mais pour ces lieux spécifiquement dédiés à la fumette, où pas l’ombre d’un non-fumeur ne se pointe, je pensais qu’il y aurait toujours moyens de moyenner. Et surtout, surtout, ces commerces sont ouverts, alors moi, ben j’entre…

Pourtant, depuis un an, nous avions bien vu le climat se dégrader. Souvent, des flics passaient par là, mais ils s’avéraient de mèche avec les patrons. En effet, on a pu voir des keufs complices qui prévenaient des jours de descentes afin que les patrons ferment leurs salons. Un soir, alerté in extremis par un flic complice, un patron avait même refermé le rideau avec nous autres clients à l’intérieur. Avec le temps, je finissais même par trouver ça drôle. J’avais l’impression d’être dans un film tellement c’était fou de faire un pataquès pour si peu. Quoiqu’il en soit, en un an, nous avons toujours pu éviter les 68 euros d’amende.

Je prenais tellement cela à la légère que lorsqu’ils ont débarqué pour de bon, lampe-torche à la mainet criant « contrôle de police », j’étais à deux doigts de dire « OOooooh arrête tes conneries, elle est où la caméra cachée là… ». Euh, vu le ton qu’ils ont pris avec le patron, j’ai vite compris qu’on n’était pas dans un film, et que je n’avais pas intérêt à ouvrir ma gueule. On était devenus des criminels, pris la main dans la chicha.

(à suivre…)