Je n'aime pas la corrida. Je n'aime pas qu'on fasse du mal aux animaux. Même les araignées, je les aime pas. On a ses phobies. Mais je ne les écrase pas, parce que c'est tout de même un peu facile, moi, grand et fort, et elle, si fragile, créature si extraordinaire. De quel droit, moi, humain, j'écraserais un être aussi parfait ?
Bon, alors j'aime pas faire du mal aux bêtes. Et puis j'entends parler de zoophilie sur un forum. Forcément, je tend l'oreille. On affirme que la zoophilie est illégale. Ah ? me dis-je. Quelque part, ça me semble normal, mais voyons ce qu'on en dit, et notamment ce qu'en dit la loi. Je cherche, je trouve wikipédia, et je lis ça :
Le Code pénal de 1791, promulgué par la Constituante, a aboli les crimes de sodomie et de bestialité, grâce, notamment, aux positions des pénalistes classiques (Beccaria, Bentham...) et de manière totalement conforme à la Déclaration de 1789 que la même Assemblée avait proclamé : la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui (art. 4). La laïcisation du droit et la pensée libérale des révolutionnaires a conduit naturellement à dépénaliser les comportements homosexuels et zoophiles. Napoléon, dans son Code pénal de 1810, a confirmé cette dépénalisation. Au cours des XIXe et XXe siècle, les juridictions pénales ont pu condamner des actes zoophiles violents, sur le fondement des actes cruels ou des mauvais traitements envers les animaux de compagnie ou apprivoisés (seuls protégés).
Jusqu'en mars 2004, aucune loi ne punissait la bestialité sauf dans le cas où l'animal subissait des sévices graves.
La loi n° 2004-204 du 9 mars 2004 portant adaptation de la justice aux évolutions de la criminalité, ajoute la précision « ou de nature sexuelle » à l'article 521-1 du code pénal.
Article 521-1 :
« (Loi nº 94-653 du 29 juillet 1994 art. 9 Journal Officiel du 30 juillet 1994) (Loi nº 99-5 du 6 janvier 1999 art. 22 Journal Officiel du 7 janvier 1999) (Ordonnance nº 2000-916 du 19 septembre 2000 art. 3 Journal Officiel du 22 septembre 2000 en vigueur le 1er janvier 2002) (Loi n° 2004-204 du 9 mars 2004 Journal Officiel du 10 mars 2004)
Le fait, publiquement ou non, d'exercer des sévices graves ou de nature sexuelle ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende. À titre de peine complémentaire, le tribunal peut interdire la détention d'un animal, à titre définitif ou non.
Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux courses de taureaux lorsqu'une tradition locale ininterrompue peut être invoquée. Elles ne sont pas non plus applicables aux combats de coqs dans les localités où une tradition ininterrompue peut être établie.
Est punie des peines prévues au premier alinéa toute création d'un nouveau gallodrome. Est également puni des mêmes peines l'abandon d'un animal domestique, apprivoisé ou tenu en captivité, à l'exception des animaux destinés au repeuplement. »
Et en lisant ça, je me dis : Voyons voir. Imaginons la scène répréhensible suivante : une femme prodigue une caresse buccale à un chien. Passé l'écoeurement qui vous saisi, si vous vous demandez quel mal fait cette femme à ce chien, vous conviendrez rapidement qu'elle ne lui en fait aucun. Je veux dire qu'elle ne lui inflige ni douleur, ni torture mentale (le chien ne se pose pas de questions particulières, relativement à sa condition de chien).
En revanche, imaginons la scène suivante : un homme plante successivement plusieurs banderilles dans les flancs d'un taureau, qui se tord de douleur et se cabre, le sang jaillissant de ses blessures.
Ah oui, une banderille, c'est ça :
Passé l'écoeurement qui vous saisi, vous vous demandez de quel droit on peut infliger pareils sévices à un animal, n'est-ce pas ?
Cependant, prodiguer une caresse buccale à un chien est puni par la loi, tandis que lui enfoncer ces harpons dans les flancs avant de lui planter une épée dans la nuque, ne l'est pas.
Fort de ces constatations, et puisqu'il est théoriquement interdit de sucer un chien, mais que rien n'interdit de mettre à mort un taureau, je pose la question existentielle suivante : Si, avant de massacrer l'animal dans l'arène, le toréador encule le taureau, y a-t-il mauvais traitement sur animal ?