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Faites des gosses

Publié le 16 février 2007 par Maldoror

Oui, faites-en, parce que vraiment, ça vous apporte une foultitude de problèmes que vous n'auriez jamais eu si vous n'en aviez pas fait. Mais pas que ça. Ca vous apporte beaucoup, beaucoup d'autres choses. Ca vous fait devenir meilleur, les enfants. Vous grandissez en même temps qu'eux.

Un des grands problèmes, quand on a des enfants, c'est de les scolariser. Je vous raconterai, dans un prochain billet, comment l'école maternelle tente de nous dire qu'ils ne veulent plus de notre fille de 4 ans. Remarquez, j'aurais pu classer cette intervention dans "Tracas quotidiens". Mais non.

Donc, les enfants vont à l'école. Lorsqu'on a la chance de vivre à la campagne, un petit village sans école, les enfants sont répartis dans différentes écoles alentours. Il y a en général une communauté de communes, et les enfants sont répartis dans deux, trois écoles. Les maternelles dans une école, les CP / CE1 dans une autre, etc..

Cette année, devant l'augmentation du nombre d'enfants dans notre commune (qui possède une école, j'entends par là les locaux de l'école, mais pas d'institutrice), et constatant que les autres écoles de la communauté de commune sont déjà pleines (vous me dites si c'est pas clair), nous avons demandé à ce que l'on rouvre (quel vilain mot...), donc pouf pouf, que l'on ouvre de nouveau l'école de notre village (fermée, mais il y a les locaux tout prêts. Il faut juste créer un poste). Demande faite à l'inspection académique de la préfecture de notre région. Horreur ! Qu'avions-nous demandé là ? Comment, une école ? Avec une institutrice dedans ? Pour des enfants qui sont, allez, combien ? 20 ?

Non. Définitivement, non. Monsieur l'inspecteur d'académie, calculatrice et montre en main, a reçu une délégation de parents d'élèves et d'institutrices, et a répondu non.

"Mais alors, qu'allons-nous faire de nos enfants l'année prochaine ?" se sont enquis les parents d'élève, perplexes.

"Nous allons les dispatcher dans les écoles existantes". Voilà. Hop, toi tu vas là, toi tu vas là. Vous, pas de bol, vous avez un enfant dans une école et un dans l'autre, ben faudra courir mon vieux. Hop, j'ai une réunion à 20h et un cocktail dans la foulée, excusez-moi messieurs-dames, c'est toujours un plaisir de vous recevoir.

Conclusion :

- Aucune classe nouvelle ne sera ouverte. Ni dans notre village, ni dans une des écoles déjà existantes.
- Un agent va se retrouver au chômage, parce que la section enfantine, jusque là présente dans les deux écoles, va être regroupée dans une seule.
- Il va découler un sureffectif dans les classes de grande section (35 enfants en moyenne en maternelle)
- Dans une des écoles, une classe sera à trois niveaux : la moitié des moyennes sections + section enfantine, CP avec le CE1 et le CE2 + CM1 et CM2 (31 élèves au total)
- Dans l'autre école, une classe sera à quatre niveaux : CE1 coupé en deux + CE2 + CM1 + CM2. 25 enfants, de quatre niveaux différents.

La nouvelle carte scolaire va bientôt être votée. Et j'aimerais beaucoup savoir ce que pensent nos candidats à l'élection présidentielle, j'ai nommé Monsieur Nicolas Sarkozy et Madame Ségolène Royal, de ce type de "rafistolage" campagnard.

Serait-on mieux traités si nous habitions à Neuilly ?

Alors, l'école de mes enfants (les deux écoles : la petite en maternelle, le grand en grande section), les deux écoles donc, sont en grève.

Bien entendu, je soutiens fermement le mouvement de grève. Nos enfants ont le droit d'être pris en charge par l'éducation nationale, et d'être pris en charge correctement.

Je parlerai un jour de l'enseignement de la grammaire, et des méthodes farfelues (abracadabrantesques ?) que l'on utilise aujourd'hui pour éviter de prononcer des gros mots comme "complément d'objet direct", pour ne citer que celui-ci.


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