Souvenir d'une randonnée Alpine …

Publié le 19 novembre 2008 par Wawaa

Je ne sais pas vous, mais moi, il m'arrive de fouiller mes archives photos. Plutôt que de les laisser stocker là, à pourrir, j'aime bien de temps en temps rejeter un œil souriant dessus parce que ce sont bien souvent d'excellents souvenirs. Je suis retombée sur cette randonnée que j'avais faite avec un groupe d'ami après un presque tour de France que j'allais finir ensuite. Cela devait être fin Octobre 2006.


J'avais une grippe monstrueuse, un truc attrapé je sais pas où et qui m'avait un peu pourri quelques jours. Je revenais de chez un ami de Paris, où j'avais consulté un médecin plutôt agressif qui m'avait interloqué en me disant "Mais vous avez des trucs dégueulasse qui pendouille au fond de vot' gorge ! C'est dégoutant ! Faut soigner ça ! " sur un ton dédaigneux. Après avoir passé deux excellentes soirées dans la capitale, j'avais pris la route de Grenoble où je devais rejoindre un groupe de montagnards un peu cinglés. Ça tombe bien, je l'étais (et le suis toujours ) moi aussi.


Nous avions fait une randonnée, et c'est là que je veux en venir, pour le reste, vous n'avez pas besoin de savoir ou peut-être que vous savez déjà. Bref. Une jolie randonnée à laquelle je n'étais pas sûre de pouvoir participer pour plusieurs raisons que je sais maintenant absurdes :


  • -J'avais un truc du genre 39 de fièvre.
  • -Je n'étais pas sportive (je ne le suis toujours pas)
  • -J'avais peur de les ralentir encore plus que d'habitude (parce que j'avais déjà fait une rando raquette avec eux et j'avais comme qui dirait eu un peu de mal à suivre)

En fait je mourrais d'envie d'y aller. J'avais juste peur de les gêner. Je ne sais plus trop bien qui m'a convaincue. Peut-être M, ou B, ou B ou N ? Mais j'y suis allée quand même. Et j'ai tenu l'coup… même si j'avais la moitié des poumons plein d'crasse grippale, le nez bouché, la tête presque au fond du cul et un manque d'énergie difficile à maitriser. Soit, je sais une chose, j'aurais bien regretté de ne pas les avoir suivis, parce que ce que j'ai vu c'était un peu comme le Paradis sur terre au point d'en oublier que j'avais un peu souffert pour arriver jusqu'au bord du lac, au Chenaillet si je me souviens bien.


Et les paysages m'avaient tout le long charmée : dès le départ un peu d'eau, quelques conifères, le reflet du ciel, quelques rochers … C'était déjà beau !


L'automne avait coloré quelques arbres ici et là, donnant à la forêt et au flan rocheux de la montagne, un côté acidulé.

Ce que j'aime le plus à la montagne c'est que c'est toujours surprenant où que je regarde comme ce sommet qui surgit derrière une étendue de sapin.

Quand nous nous sommes arrêtés pour manger, quelque part sur le sol, une petite plante a attiré mon attention : elle avait des petits poils, des feuilles grasses, je ne sais pas ce que c'était. Tout autour le paysage me laissait rêveuse, d'un côté quelques chevaux trainaient dans l'herbe d'un alpage, de l'autre, le Chenaillet tranchant et enneigé s'imposait de lui-même. Derrière nous surgissait le sommet qu'on avait aperçu après les sapins.




En reprenant la marche, c'est sur une splendide petite fleur bleue que mes yeux sont tombés : une gentiane acole. Bien belle ! Bien jolie ! Bien pimpante ! Magnifique, dirai-je même !

Nous allions commencer à grimper un peu plus. Derrière nous, le paysage était un patchwork de jolies choses : ruisseaux, forêt, montagne, automne

Il a fallu traversé ça aussi. Oui. Mon pied, qui a raté une pierre, peut témoigner que l'eau n'était pas bien chaude !

Puis ce fût l'apothéose grandissante. Plus rien ne pouvait me gêner. Quelle grippe ? Je l'avais oubliée. La paradis ! Je l'avais dit ! Le paradis ! D'abord quelques petites nappes d'eaux parsemées dans les reliefs couverts d'une végétation basse orangée, jaune, avec quelques teintes de vert et de rouge.

Puis ce petit lac devant la montagne partiellement enneigée et dont le sommet se reflétait dans l'eau, comme s'il se mirait pour voir où en était sa blancheur.


Et cet ilot, perdu au milieu de l'eau, petit morceau de paradis, intact, que personne n'a abimé.

Le paradis, vous dis-je ! Le paradis !


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