Mes humeurs dans la Meuse : irréductibles ?

Publié le 20 novembre 2008 par Anaïs Valente

(Paru récemment dans la Meuse)

Irréductibles ?

« Nous sommes en 2008 avant Jésus-Christ ; quasi tout le bord de Meuse jambois est occupé par des immeubles à appartements... Tout ? Non ! Car une petite maison peuplée d'irréductibles jambois résiste encore et toujours à l'envahisseur. Et la vie n'est pas facile... ».

Cette citation un tantinet adaptée vous rappellerait-elle quelque chose ?  Bingo !

Elle m'est venue en tête un beau jour, ou plutôt un moche jour, en remarquant qu'une nouvelle construction poussait, tel un champignon vénéneux, en bord de Meuse, côté Jambes. 

A ce jour, près du pont des Ardennes et à gauche de cette monstruosité de building obèse et disgracieux qui fait offense à tout désir d'esthétisme (et gâche ma vue sur citadelle, mais soit, cette considération est purement égoïste de ma part), n'avaient poussé que deux petits immeubles à l'allure relativement agréable.  Entre les deux, une petite maison un peu écrasée résistait envers et contre tout.

Et puis voilà, une vision d'horreur m'a récemment fait réaliser que c'en était fait de cette irréductible maison.  En l'espace de quelques mois, la voilà détruite et remplacée par une nouvelle construction en chantier.  Un troisième immeuble coincé entre les deux autres.

Désespoir profond.  Larmichette.

Passque tout fout le camp.  Mon passé fout le camp.  Balayé par les enjeux financiers des investisseurs.  Mon bord de Meuse fout totalement le camp.  Qui sait si, dans un avenir relativement proche, les quelques petites maisons déjà prises en sandwiches et les grandes maisons mosanes jolies comme des cœurs ne vont pas être sacrifiées au profit du dieu pognon ?

Il est temps de lutter, ô jambois, pour préserver ce qui peut encore l'être !