A l'à-pic

Publié le 20 novembre 2008 par Lephauste

Que m'importe que la terre dans son infinie patience soit plate, qu'ai-je à faire qu'elle soit ronde pour les besoins de la cause puisque partout à sa surface nous avons semé l'essentiel de l'arbitraire dont nous étions capables. Et que ça a fini par faire des haies si vives que nous ne trouvons plus les passages pour aller voir le champ du voisin, en bonne entente. Bouchures nous sommes, au milieu du lopin, écorchés pourtant à nos propres épines, la ronce de nos idées ne nous aide plus qu'à couronner d'aubépine le premier qui passe et dit : Tiens voici ma joue, caresse moi !

Peu me chaut qu'aux marches du continent on ait cru longtemps l'à-pic de la nuit proche de nous engloutir,  si nous dressions un peu la torche de notre curiosité au delà du crépuscule. Plus rien n'ignore les effets de notre marche en avant. nous sommes allés avec tant de promptitude, laissant nos mues aux archéologues et à ceux à qui la Genèse parle de repos, que nous touchons au but. Dans la chute elliptique nos dieux nous accompagnent, ceux qui reposent sur le livre et le rende illisible, du fait du poids de la pensée confuse, nous précèdent. Après tout, nous sommes de leurs fabriques tout autant que de l'oeuf, tout autant constellés de leur vitupérations que des martyrs ordinaires. Ils nous ont fait de terre, c'est donc de sang, de foutre, de larmes et de lymphe qu'ils nous espéraient consumant le vaisseaux par toutes les écoutilles, de toutes nos voiles tendues contre le soleil. Après que passant le bord du monde nous ayons découvert la monstruosité de nos semblables, presque, un désespoir nous a saisit. Pas un lieu où nous n'ayons déjà sévit et ce, animés par les meilleurs intentions, le désir de repousser les limites de l'horizon au fond de hangars bondés du bon fruit extrait de "la rencontre des peuples". Philosopher/Endiguer/Civiliser

Qu'avons nous à faire encore ? A laisser la place, pas à pas, puisque nous ne sommes plus que la croûte de cendres sous laquelle les civilisations fossilent en attendant que l'avide ne dise plus le bien et que des dieux ne vienne en épilogue, que le silence de la rêverie.