Finalement, ce concept de post rédigé peu à peu en cours de journée entre deux tâches ingrates est très pratique. Les enfants, vous assistez peut-être à ma transformation en blogueur connasse ultra-performant. C’est émouvant, je trouve. Il faut juste ne pas se faire griller par les collègues de l’open space et espérer qu’ils ne feront pas attention à ce que vous tapez sur votre page Word. Bah oui, cette pratique du post en loucedé me donne l’air prolifique à un point… c’est presque gênant d’avouer en fin de journée que je n’ai rien écrit, rien classé et que je me suis fait rembarrer par la moitié des standardistes de France et de Navarre…
Bref.
Donc aujourd’hui, le sujet abordé dans notre cours de philo selon Philippe sera : le bon plan. Ou plutôt le "j’ai du bol et je le mérite même pas". Comme tu l’auras peut-être compris, lectorat en transe totale, je ne suis guère du matin. Mais vraiment guère, quoi. C'est parce que j'aime dormir (au point d'envisager d'en faire mon métier, mais apparemment les débouchés sont hyper limités, même chez Bultex). Donc "8h57 ?... Pfff, j’suis large !", en fait c’était pas de Florence F., c’était de moi. Sauf que ce matin ça a donné "9h34 ? Ah non, j’suis pas large du tout, là !". Pensez-vous que je me suis rué hors de mon lit en panique ? Point du tout, car distingué je reste : en retard je suis, en retard je serai de toute façon, donc autant arriver au boulot à 10h10 en ressemblant à quelque chose. Donc petit déj’ (si on peut encore appeler ça ainsi au stade où j’en suis arrivé), choix des vêtements, brossage de temps, coiffage, débarbouillage, pestage en règle contre ces enfoirés d’automobilistes qui se garent sur les voies de bus…
De fil en aiguille, j’arrive effectivement au boulot à 10h10, la bouche en cœur. Mais coiffé et présentable. Prêt à me prendre une remarque acerbe en arrivant, que je n’aurai pas volée… C’est alors que survient le miracle, la petite circonstance particulière à laquelle je n’avais plus pensé depuis certains de mes DS au collège…
A peine ai-je posé un pied dans le hall de l’immeuble qu’une alarme se déclenche. Merde, me dis-je, ils ont une alarme anti-retardataires. Mon cerveau connecte mal, parfois. Car oui, pile le jour où je me pointe à 10h10 sans m’être plus pressé que ça, voila que l’alarme incendie se déclenche pour l’exercice quinquennal (voire décennal) réglementaire d’évacuation… En moins de trois minutes, 150 personnes se retrouvent sur le parvis, porteurs exactement de la même tenue que moi : manteau, sac, écharpe… Il est évidemment trop tentant de déclarer ensuite que j’étais présent à mon poste depuis une demi-heure, et que si on ne m’a pas vu c’est uniquement parce que j’étais allé me faire un café. C’est donc précisément ce que j’ai fait.
Le bonus : en revenant dans l’open space, je passe pour le djeunz écolo-responsable qui a pensé à éteindre son ordinateur avant de sortir pour l’exercice d’évacuation.
L’injustice est de ce monde.