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Les FARC offrent l'asile politique aux vaincus de Reims

Publié le 20 novembre 2008 par Bravepatrie
Quel que soit le résultat du vote des adhérents du PS, deux des trois candidats au secrétariat suprême ont d'ores et déjà la certitude de retrouver très bientôt un engagement militant à la base et dans l'action. Victimes d'une hémorragie de personnel, les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie ont en effet invité les perdants du scrutin qui désignera le nouveau (ou la nouvelle) Premier Secrétaire du Parti Socialiste à rejoindre la rébellion marxiste pour assurer la justice sociale et garantir une meilleure redistribution des richesses.
Le gagnant (ou la gagnante) emménagera pour sa part rue de Solférino.

Bien que de gauche, les FARC ne sont pas dénuées d'un certain sens du business et n'hésitent pas à maximiser l'efficacité de leurs recrutements en faisant appel à des chasseurs de têtes, qui par une heureuse coïncidence partagent les mêmes bureaux.
Les FARC connaissent depuis de nombreuses années un grave problème de people flow négatif, accentué cette dernière année par la proposition du Président Sarkozy d'accorder l'asile politique et d'installer en forêt de Fontainebleau les miitants du mouvement qui accepteraient de faire défection.
C'est donc avec une pointe de malice que les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie ont ciblé leur recherche de profils en France. Certes, notre Brave Patrie fournit une pléthore de candidats aux grands lendemains désœuvrés et surdiplômés, mais cela permet surtout aux rebelles colombiens de faire un pied de nez au Président de la république en le privant de potentiels cale-portes d'ouverture.
Et quels plus grands spécialistes de la guerre civile et de l'action furtive que les dirigeants socialistes français ? Fort logiquement, les FARC ont donc proposé à ceux-ci un contrat comprenant les mêmes avantages en nature que ceux fournis par la concurrence : l'asile politique et l'impunité judiciaire.

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Lavande et abbayes cisterciennes : la Colombie rappelle au militant socialiste les plus grandes heures du parti.

Hier encore inconscients du fait que la forêt vierge et le Luberon étaient des vases communicants, les dirigeants socialistes ont favorablement accueilli la proposition de la guérilla. Un possible point de contentieux existe toutefois, qui risquerait de fragiliser l'unité du parti : l'offre n'est ouverte qu'aux perdants du vote des militants socialistes.
Cette exclusivité fait grincer des dents chez les candidats, et même chez les non candidats. Ils savent d'une part que l'opportunité d'internationaliser leur carrière peut, comme à Dominique, donner à leur profil politique une dimension globale et leur ouvrir bien des portes et des cuisses. D'autre part, les socialistes ne se voilent pas la face : le marché de l'emploi présidentiel est très tendu en France et le restera encore un moment.
Il est aujourd'hui apparent que l'offre des FARC est à moyen terme bien plus intéressante que la direction du PS, et ne pas gagner le vote de ce soir ne semble plus être une calamité pour l'avenir du parti ou de la France, voire du monde.

Perdre est devenu la priorité. Et, heureuse coïncidence à nouveau, le Parti Socialiste excelle en ce domaine.
Il s'agit donc pour Ségolène Royal, Martine Aubry ou Benoît Hamon de recueillir le moins de suffrages possible auprès des militants. A ce jeu, Bertrand Delanoë est faiseur de rois : le maire de Paris, que l'on dit enragé de ne pas s'être présenté et donc de ne pouvoir perdre, menace de retirer son soutien à Mme Aubry et de le donner à Ségolène Royal, ce qui garantirait la victoire de celle-ci et son exil rue de Solférino.
Fidèle à son personnage, l'ex-candidate à la Présidence de la République a aussitôt répliqué sur son blog : « Le Parti Socialiste et la France ont besoin de beaucoup d'amour, mais pas dans les fesses, quoi ! ». Craignant un retour vers son camp des suffrages de la motion Delanoë, Martine Aubry s'est alors empressée de traiter le maire de Paris de « tapette libérale », en soulignant que le vélo c'est pas super viril. Benoît Hamon a pour sa part refusé de mener une campagne de dénigrement de ses adversaires et choisi de rester positif : « Je suis d'ultra-gauche ! » a-t-il ainsi déclaré à une rencontre avec des représentants de la CFDT Banques.
Difficile choix pour les sympathisants de la motion Delanoë, donc.

Le résultat de l'élection du Premier Secrétaire du Parti Socialiste tiendra dans un mouchoir de poche, c'est une certitude. Qui de Ségolène, Martine ou Benoît devra demain rester à Paris ? Nul ne peut le prédire avec certitude.
Mais quel que soit l'élu (ou l'élue), la majorité présidentielle risque de se trouver face à des complications inédites : et si, d'ici un an ou deux, les cadres du PS décidaient de quitter les FARC et de prendre la main tendue par Nicolas Sarkozy ? Devra-t-on laisser s'installer en forêt de Fontainebleau des individus notoirement asociaux et maintenant surcocaïnés et dotés d'une formation paramilitaire ?
Il importe donc de se prévenir d'un retour des socialistes par la bande. Le gouvernement étudierait la possibilité de suspendre légalement l'offre faite aux FARC, au bénéfice d'une association qui ne risquerait pas de nous renvoyer nos socialistes. Une piste évoquée est Al-Qaïda, un mouvement avec lequel peu de gauchistes ont envie de se compromettre car il est réputé proche de François Bayrou.
Quand bien même des partisans de Ségolène Royal seraient tentés : les transfuges seraient très probablement accueillis à la Mer de Sable, une expérience trop proche de la rue de Solférino pour attirer des socialistes auxquels les FARC ont fait miroiter l'espoir d'une vie exotique.


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