- Tais-toi je pense* !
Pourquoi s’évertuait-il toujours à parler quand elle pensait ? Pour la parasiter ? Pour qu’elle se perde et ne se retrouve plus ? Elle ne pouvait plus penser tranquille dans cette maison. A cause de la pensée des autres, elle ne s’atteignait plus, comme si le bras qu’elle se tendait, battait dans le vide tel un oiseau blessé.
« Tais-toi je pense, tais-toi je pense, tais-toi je pense… » marmonnait-elle inlassablement pendant qu’il parlait ; mais il ne s’arrêtait pas. Elle sentait que bientôt la marée la couvrirait et qu’elle ne savait pas nager. Soudain, elle saisit une chaise et la lui fracassa sur la tête.
Enfin, il se tut.
* phrase lue sur le blog portugais insonia : « cala-te estou a pensar. »