Qu'est-ce que j'peux en avoir à foutre, moi, qu'un abruti issu du même parc à viande humaine que moi soit celui qui a courru l'plus vite ou sauté l'plus haut à Pékin cette année ? Ca n'aura aucune incidence sur ma vie. J'serais pas meilleur, j'sentirais pas meilleur, j'courrerais pas plus vite. Et y'aura pas une miette de l'or d'sa médaille dans ma ration de RMI. En réalité, la compétition sportive reste un avatar moisi du patriotisme ; faut supporter la jubilation toute chauvine du reste du parc à viande qu'on m'a foutu sur l'dos. Faut encaisser leur satisfaction pathétique et l'grotesque de leur fierté par procuration. Qu'on les envoie par paquet d'12 comme des bourriches d'huitre pour un match de foot, ou qu'on balance carrément toute la "délégation-dans-ton-fion", pour défendre les couleurs de notre torchon-drapeau, à Beijing ou à Berlin, la bande des trous du cul pétés à la testostérone synthétique suscitera toujours l'hystérie de nos pisseuses-patriotes. L'activité sportive de la progéniture nationale dépendra toujours des résultats d'ce ramassis d'péquenots en short Adidas - quand Zidane vend d'la license de foot, Douillet deal des kimonos taille enfant.
La compétition sportive n'est rien d'autre qu'un rouage pourri d'la machine à broyer nationale, elle fait germer la graine patriotique dans l'fumier des cerveaux. C'est la pierre angulaire - la quintessence même de l'esprit d'compétition tant vanté, celui qui pousse chacun d'entre nous à vouloir dev'nir la vache la plus rentable de l'étable française. Du Stakhanovisme à la sauce démocratique. Rien n'empêchera cette pute de Bartez d'envoyer tout l'pays s'tondre la peau du crane pour aller bouffer au Mac Do.
Et on entretien le non-sens le plus con, parce que ces sportifs taillés comme des putes aryennes gavés au légume de saison, barbouillés d'sueur propre de sportif Corpore Sanum - ces putes premier choix sont les héros d'un bon gros cheptel de veaux engraissés à la bière low-cost et pizza livrée à domicile, avachis d'vant des écrans plasma à brailler comme des truies.
Il suffirait d'faire du lancer d'cocktail molotov une discipline olympique.