Julie, sa voiture et les truckers

Julie était la vedette hier soir, dans les locaux périscolaires. Pour marquer la semaine des droits de l’enfant, elle était l’invitée des enfants du CME, qui lui remettaient un peu d’argent, mais surtout beaucoup d’attention et de bonne humeur. Julie est atteinte d’amyotrophie spinale, une maladie génétique. Elle ne peut pas marcher, et elle est maintenue par un corset en plastique rigide qui soutient son dos et son cou. Du haut de ses deux ans, elle s’apprête à rentrer à l’école, à Avelin, avec une aide scolaire.

Ce soir, elle n’était pas venue seule. Avec elle, les “Chti’trucker’s“, tout un programme pour des chtis vaguement anglophones. Cette association de routiers sympas a trouvé un moyen d’assouvir sa passion pour les gros camions décorés en organisant des rassemblements dont le bénéfice va à l’enfance handicapée.

Ils sont incroyables ces routiers, ces damnés de la route, qu’on croise un peu partout dans leurs mastodontes parfaitement briqués pour acheminer les marchandises dont nous allons nous repaître. Depuis Max Meynier, on sait que sous leurs déguisements patibulaires, ils cachent un cœur d’or.

Et les “Chti’trucker’s” se sont fixé un challenge pas banal : payer à Julie un petit véhicule électrique qui va lui permettre de s’insérer dans la vie de tous les jours. Cette voiture fabriquée en Angleterre vaut la bagatelle de … 27000 euros ! En juin prochain, le rassemblement des camions décorés à Arras permettra de rassembler des espèces sonnantes et trébuchantes en complément de toutes les actions qui auront été engagées ici et là, et notamment à Templemars.

Ce soir Julie était heureuse. Quand nous nous sommes quittés, elle m’a dit à la grande surprise de ses parents : “Au revoir monsieur le maire !”