Dimanche 23 Novembre 2008
Aujourd’hui j’ai lézardé sur la toile. Sous le soleil de ma lampe halogène, j’attends en vain un rayon de lumière doré. Vers quinze heures, il entre enfin par la fenêtre de mon live Messenger, car c’est bien de vie dont je vais vous parler ; celle qui irradie le visage vif-argent d’un homme, qui met aux piloris les lymphocytes et qui lisse les effets du temps comme une insuffisance acquise.
Simon vient de fêter ses vingt sept ans, il a le doux accent des iliens méridionaux, noyé dans l’éclatante finesse d’une ile de beauté.
La conversation s’engage, absence, questions, silence… il finit par me cracher le morceau sur sa jeune séropositivité et cela me troue le cul, comme un rugissement de douleur pendant l’empalement.
La capote a craqué, mais le bonhomme a les nerfs solides. Il fait face dignement. Il écrème vaillamment ses velléités de vengeance envers l’enculé qui ne lui a rien dit.
Ensuite, je me lance dans un discours d’inauguration ; il va te falloir appréhender de nouvelles sensations, dompter des émotions à effets secondaires, calquer parfois ton existence sur tes compagnons d’armes. Je sais d’ailleurs que tu y penses sans cesse, alors que les temps se font plus changeants et asymptomatiques.
Simon, la vie vaut bien la peine d’être vécue en effet, les obstacles qu’on place sur les pistes de courses sont franchis par l’affirmation vigoureuse des personnalités, comme un remède.
* Son prénom a été changé volontairement.