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La malle d'Elvifrance

Publié le 25 novembre 2008 par Fred Boot
Un de mes meilleurs amis a eu la chance d'être gamin à Paris dans les années 70. C'est en zonant dans des cinémas de quartier, où je le cite "des spectateurs pavloviens se masturbaient même si le film n'était pas un X", c'est en zonant dans ce genre d'endroits donc qu'il a eu la passion pour le cinéma, à tel point qu'il est en passe aujourd'hui de réaliser son premier film. Moi, je suis né en Province et j'étais un gamin des années 80, mais bizarrement je viens de m'apercevoir d'une similitude dans la découverte du domaine de la bande-dessinée : mon premier contact s'est fait avec des publications pas exactement destinées au grand public ni à la jeunesse, et ce par un biais un peu décalé. Avant Pif, Spirou, Strange, avant les magazines bien rangés dans les maisons de presse... Et bien il y a eu Elvifrance. Elvifrance ! L'éditeur mythique de petits formats pour adultes qui furent publiés durant les années 70, des pavés de bédés italiennes de troisième zone traduits par de joyeux gaillards au bon goût certain. Elvifrance ! J'ai découvert la bande-dessinée vers 6 ou 7 ans via un véritable trésor dans la malle d'une maison familiale. Entre les Blek et les Zembla, ouvrages pour la jeunesse distribués par Lug, traînaient quelques ouvrages de hautes tenues d'Elvifrance. Mon pote a découvert un cinéma de tordus dans les salles sombres parisiennes, j'ai découvert gamin de la bédé italienne déviante dans un grenier normand !
Et pas que cela ! Elvifrance, ce sont certes des séries et des histoires lorgnant entre le gore et le cradingue, une somme de titres attaqués par la calotte nationale qui voyait cela d'un sale œil, mais c'est aussi Mortimer, le chasseur de prime violent et cynique dessiné par Victor de la Fuente, le Poïvet espagnol. Du western à 3 balles, mais qui en apprendrait à n'importe qui côté cadrage et dessin. C'était de l'entertainment qui s'attachait à bien divertir sans la retenue scénaristique et la pudeur d'un Charlier (bon, d'accord, sans le talent aussi, mais c'était un poil plus amusant que Blueberry, non ?).
2008, je parcours le forum d'une bande d'allumés consacré à Elvifrance (à visiter de long en large). Que vois-je ? Que lis-je ? L'un des épisodes de ce héros fétiche dont j'étais bien infoutu de me souvenir du nom ! Ah la madeleine ! Ah les enfoirés ! Ils m'ont pris par surprise monsieur le Procureur ! Mais il n'y a pas à tergiverser : il faut lire cela. Il faut que tous les bleubites de la bande-dessinée lisent ces pages, s'en délectent, s'en inspirent ! C'est vital, le peuple en a besoin !
C'est ici : Mortimer par De la Fuente
Mortimer de Victor de la Fuente
Extrait : Mortimer n°3, editions Elvifrance, dessins de Victor de la Fuente, collection littérature pour enfants.

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