Des fois j’aime marcher dans Paris le nuit. J’y vois toute sorte de choses et de gens.
Les touristes japonnais qui se photographient dos à l’Arc de Triomphe, sur le passage clouté des Champs Elysées.
Des formes allongées sous des amas de cartons, dans l’entrée de boutiques de luxe nous rappellent la précarité des choses.
Je longe les quais de la Seine. Une péniche-boite m’intrigue. Je met mes lunettes de soleil et entre. Y a des gens et de la musique. Je bois. Je sors. Je prend le métro. Je remet mes lunettes de soleils.
Je rentre dans des bars. Des filles qui sourient. Un black énorme me souri.
Il a l’emblème de Batman tatoué au milieu du front.
Je bois. Je pars. Je reprend le métro.
J’arrive dans un quartier. je rentre dans un autre bar.
Des filles improbables sous substances dansent à contre-temps sur une musique hurlante venue des années 80.
Je bois. Je sors.
Je retrouve un pote. Fais un bout de chemin dans sa voiture.
Il est très énervé, grille les feux, pile devant les passants engagés sur les passages cloutés.
Je remet mes lunettes de soleil. Il me dit qu’il est malade et qu’il a mal.
On va chez un type. On fume. On regarde du surf à la télé.
Mon pote me redit qu’il a mal. Il a peur de ne plus pouvoir marcher un jour.
Les vagues de Hawai me paraissent bien loin. Me demande même si elles existent.
Je remet mes lunettes de soleil et part.
En bas de la rue, une grande arche en pierre, je me demande ce qu’elle fout là.
On dirait un élément de jeux vidéo ou de film de science fiction. Les vestiges d’une civilisation ancienne et disparue.
Je rentre dans une boite. Le lieu est très beau. Des filles qui sourient. Un dj star arrive. La foule s’anime, un peu. Dehors je dis à une fille que sa robe est jolie, qu’elle lui va bien. Je pars.
A Pigale je rentre aussi dans un bar.
Un karaoke bizarre et hystérique. Les clients ne sont plus en état de chanter. Beaucoup n’ont plus de dents.
Un mac force une fille à danser avec des types. La fille a des trous dans les bras et le regard mort.
Je remet mes lunettes de soleil et je pars.
Me voilà de retour sur les champs.
Un noctambus est à l’arrêt. A l’intérieur, des racailles tapent sur un chinois.
Ils veulent qu’il descende de leur bus, le chinois veut pas.
Bornés ces chinois.
Je me lasse du spectacle et repars. Plus loin, un autre noctambus à l’arrêt.
Des cranes rasés hurlent sur un paki. Ils ne veulent pas qu’il monte dans leur bus.
Moins bornés, les pakis.
Je remet mes lunettes de soleils alors qu’une pute veut engager la conversation.
Je décide de rentrer chez moi.