Magazine Journal intime

Prochainement figurante dans Bones

Publié le 27 novembre 2008 par Blogueusecornue

Depuis quelques temps, il semblerait qu’on me confonde avec une entité cadavérique quelconque. À un point tel que mon joli minois de déterrée ornera la pochette du prochain coffret DVD de Bones, au lieu de l’habituel squelette. Je trouve déprimant le fait qu’il ne se passe pas une journée sans qu’on me fasse remarquer à quel point je n’ai pas l’air bien ou que je semble très fatiguée.

Je travaille effectivement beaucoup trop et je dois jongler avec des situations pas toujours très évidentes. Et d’ici à ce que ma recherche d’emploi ne s’amorce plus concrètement, je vais devoir persévérer (ou attendre d’être la détentrice d’un billet de loto gagnant, chose qui ne risque pas de se produire dans un futur rapproché, étant donné mon inintérêt pour les loteries). Mais bonne nouvelle, demain je rencontre une conseillère du service à l’emploi de l’université, car mon CV a grandement besoin d’un dépoussiérage  en bonne et due forme (tronche de momifiée, CV poussiéreux… on se croirait au Musée Redpath avant qu’il ne soit modernisé et rafraîchi).

Selon les procédures du Ministère de la famille (pertinentes sur papier, mais jamais très viables dans la réalité), le personnel administratif travaillant à temps plein, considérant la taille de notre CPE, devrait s’élever au nombre de trois personnes. Dans les faits, il n’y a que moi qui soit réellement présente à temps plein. À certains moments de l’année (et plus souvent qu’autrement), la directrice brille par son absence. Et nous comptons sur les (insatisfaisants) services d’une commis-comptable une demi-journée par semaine. Ce qui a pour effet que… je fais tout.  Tout, littéralement tout, et dans tous les sens du terme tout. Avant toute chose, ma tâche première est d’épauler la directrice dans l’exercice de ses fonctions. Mais là ne s’arrête pas l’immense liste de missions qui me sont échues (certaines bien malgré moi). En l’espace d’une journée, je passe du travail d’adjointe à celui de traductrice, technicienne en informatique, concierge, psychologue, médiatrice, préposée aux plaintes, exterminatrice de fourmis, de souris, de marmottes ou de microbes, infirmière d’Info-Santé, responsable des ressources humaines et de la liste de rappel, surveillante, comptable, responsable des communications, madame bricole, préposée aux mouchoirs morveux, consolatrice de petits égos meurtris, maître ès arts en pancartes enjoignant les parents de respecter tel ou tel règlement, conseillère en ci et en ça, licheuse de représentants du ministère, chef des approvisionnements, correctrice, experte en dessins d’enfants, clone de Saint-Jude le patron des causes désespérées, distributrice de câlins, et oh! le meilleur pour la fin: plombier. En jupe et en talons hauts, c’est d’un chic.

Le commun des mortels croit évidemment que je passe le plus clair de mon temps à répondre au téléphone  en me limant élégamment les ongles. Eh bien non. Je suis le point central de l’entreprise, mais rien n’y paraît.

Mais non, je ne suis pas vraiment débordée. Bien sûr que non, mes cernes ne s’étendent pas jusqu’aux confins du Nunavut. Naturellement, je ne travaille presque pas. Non, non et re-non.  La gestion au quotidien s’accomplit effectivement d’elle même, comme par magie! Pouf! Et quant à moi, je ne fais office que de bibelot, derrière mon bureau.

Enfin bref, je suis claquée. Et cette fatigue est doublée d’une phase beurkissime, se traduisant par des symptômes similaires à ceux dont je souffre lorsque je suis normalement en plein SPM.  Sauf qu’actuellement, ces signes cliniques s’étendent bien au-delà de cette période et persistent depuis 2-3 semaines:

  • Envie de me gaver de mauvais chocolat;
  • Hormones dans le tapis, comme en fait foi la subite poussée de boutons qui m’affuble d’un air de collégienne en rébellion (jupe sexy en moins);
  • Sentiment d’avoir besoin de visionner en boucle les topos d’autocongratulations de Dove parce que je me trouve aussi désirable qu’une Martha Stewart incarcérée, vêtue d’un seyant habit de prisonnière qui rehausse son fond de teint nuance gris-de-geôle;
  • Profond désir de cogner tout spécimen appartenant aux races </gros bon sens>, </savoir vivre dans les transports en commun> ainsi que les politiciens en général.

Ma tignasse me désespère,  j’ai besoin d’une source nouvelle de motivation, j’aurais envie de dépenser sans compter un butin que je ne possède pas ou boire du mauvais vin jusqu’à en oublier qui je suis et me réveiller à l’hôpital (euh non, ça, j’ai déjà fait). Bref, je me sens comme une chanson de Pink. J’ai envie d’être irrévérencieuse et de mordre quiconque osera… euh… ouais… enfin… humm… quiconque osera se trouver au mauvais endroit au mauvais moment.

Mais bon, ça va, je vais survivre. Congé demain! Puisque j’en avais marre de devoir reporter éternellement deux rendez-vous que je devais prendre depuis belle lurette.


Retour à La Une de Logo Paperblog

Dossiers Paperblog