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Quoi ?

Publié le 27 novembre 2008 par Eleken

Je suis abasourdis, c’est comme si je n’avais pas entendu la nouvelle. Mes oreilles sifflent encore du choc, mais je n’ai pas mis de mot sur ce qui en moi se brise. J’ai mal, chaque rupture comme un anévrisme me tue, chaque faille est une entaille, chaque fois, un peu plus, je suis mort… Est-ce bien ce que j’ai cru entendre, est-ce bien ce que j’ai cru comprendre. C’est mon cœur à l’agonie, que j’entends hurler comme au fond d’un puits. Il est seul dans un endroit humide, un lieu pour pleurer, un gouffre d’obscurité. Je tente de chercher l’espoir, la saillies dans le désespoir, l’aspérité dans le noir… Bon sang, mais où se cache la solution. Je n’en vois pas, le billot est déjà tombé, cela fait des jours que je suis condamné, cela fait longtemps que s’est tenu mon procès… Je fais appel ! Votre honneur, ce procès est une mascarade, il n’y a contre moi ni fait, ni preuve, seulement des suppositions… Ah bon, condamné, on ne peut pas… Ah… Et bien voyez-vous monsieur ! Si par quelques jours j’avais su que je fusse condamné sans preuve et sans acte, je n’aurais peut-être point été aussi enclin à la droiture. Pourquoi suivre une règle, quand on paye la faute qui n’a pas été commise ? Oui, croyez m’en bien monsieur le juge, que l’on ne me reprendra pas à une telle honnêteté de choix… Mais peu importe… Les gardes m’ont déjà emmené, l’échafaud, le billot… On ne m’entends déjà plus, ma tête tranchée, ma vie terminée, la vie était une promesse, dommage qu’elle me fut traitresse. Ce son mat, c’est ma tête contre le sol, ce son là, ce sont mes dents sur le pavé, ce son là, c’est mon cœur, qui dans un corps privé de tête, continu de se battre pour un but inavoué.

— Eleken,
Jeudi obscur et fatal


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