L'épreuve terrible : les banques !

61 000 euros ! Facile ! Ah non, pas tant que ça. Après avoir vérifié mes comptes, il était clair que je ne les avais point. Mince alors ! Direction les banques donc pour la folle aventure des simulations de prêts ! Un an auparavant, j'avais déjà fait quelques démarches : oui, il y a un an, j'avais trouvé une petite maison dans le même village que celle que je vais acquérir prochainement, mais je n'avais pas droit à l'élément salvateur de l'accession au logement pour les pauvres petits smicards dans mon genre : le prêt à taux zéro. Je n'y avait pas droit pour une espèce de petite couille malvenue dans le potage : j'étais déclarée chez messieurs les  impôts dans le foyer fiscal de mon papa et pour bénéficier de ce fameux prêt à taux zéro (que j'oserais appeler prêt Zorro pour faire court ! ), il faut une feuille d'imposition nominative, donc que je me déclare toute seule. D'accord, j'avais compris, il allait falloir patienter un an de plus avant d'espérer devenir enfin propriétaire. Sinon à part ça, la jeunesse est quand même vachement aidée …
Et il a fallu cette année retourner vers les banques. Mais le rendez-vous bancaire, je sais pas vous, mais moi je trouve que ça rime vraiment bien avec Calvaire. Déjà je ne sais pas si vous avez remarqué, mais quand vous entrez dans une banque vous avez l'impression d'entrer dans un univers où il est formellement interdit de péter. Bah oui, y'a pas un bruit, les gens parlent tout bas, et le silence est pesant. Du coup, si on a mangé des flageolets un peu avant, on a une tendance à vraiment serrer les fesses. Et puis ce silence est tellement lourd qu'il donne mal au crâne et coupe la respiration. Aussi, je sais pas si ça vous arrive tout le temps à vous aussi, vous remarquerez que 9 fois sur 10 le conseiller a du retard. Du coup on attend encore plus dans ce silence pesant en retenant sa masse de gaz à l'intérieur. Si en plus on a eu l'excellente idée d'arriver un peu à l'avance pour surtout ne pas être en retard parce que sinon ça le fait pas, on attend encore plus. Bonheur.
Quand le conseiller ou la conseillère arrive, c'est pleins d'excuses. "Oh pardonnez moi pour mon retard, mon rendez-vous a trainé". Ouais ouais ouais. Mais moi si j'attends un peu plus, je vais te larguer un truc que ça va pas trainer. Ensuite c'est l'heure de la gestapo. Des tonnes de questions. Bon, c'est normal quand on vient leur demander de nous prêter des sommes à 5 ou 6 chiffres. Dans le lot des conseillers y'a toujours ceux qui manquent de tact et qui essaie de vous apprendre à faire des économies. Sauf que moi, depuis que j'ai 4 ans, je fais des économies dans mes tirelires, et que forcément, j'aime pas qu'on m'dise comment je dois gérer mon argent. Y'a ceux qui te réexplique 50 fois ce que les autres conseillers t'ont déjà expliqué 20 fois. Mais toi tu dois faire comme si tu découvrais, comme si t'étais naïf, ALORS QUE T'AS BIEN COMPRIS QUE T'ALLAIS DEVOIR REMBOURSER TON PRET A TAUX ZERO DANS 18 ANS DEPUIS LE TEMPS. Bon.
Crotte quoi ! Y'en a des super gentils dans le lot quand même. Je dis pas, j'en ai croisé des très mignons très sympas, mais avec un taux d'intérêt un peu trop élevés. Je suis tombée aussi sur le gars qui faisait du gros chantage : "Si vous prenez l'assurance maison, la mutuelle et l'assurance auto chez nous, y'a de forte chance qu'on accepte votre prêt !". Une pipe et un mars aussi tant qu'on y est ? Mais pfff quoi, en plus les assurances des banques c'est pas toujours ce qu'il y a de moins cher.
Et puis l'entretien avec le conseiller, ça use parce que c'est long, c'est mou, c'est lent, c'est pas vivant. Et puis un conseiller bancaire c'est peu habile du clavier. Ca a toujours un souci informatique. Et ça a toujours 46 000 papiers à montrer et à photocopier. Et quand enfin t'as fait ton choix parmi toutes les propositions que tu as, tu as un nouveau rendez-vous. Oui ! Tu recommences tout, pour lancer l'opération, pour voir ce qu'il faut plus précisément comme papier. Tu blablattes, tu blablattes, tu blablattes. L'atmosphère du bureau te pèse sur le crâne et tu demandes qu'une chose, sortir de là et respirer l'air frais de dehors. Et c'est pas tout ! Parce qu'après t'as encore plein de rendez-vous, si si ! Et quand enfin tu signes ton accord de prêt, la conseillère te dit "Vous avez pensé aux assurances ? Nous avons de très bons …".
Patience, force, courage, félicité, bonheur, le plus dur est bientôt passé. La prochaine fois je vous raconte mes impressions en plein sous-seing privé.

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Gersicotti Gersicotta regarde le toit ...
Pondéralement vôtre