Vous, je ne sais pas, mais moi, je ne joue pas au Loto : nous donnons déjà suffisamment d’argent à l’État pour ne pas en gaspiller encore davantage dans cet immense potlatch.
Dans un contexte où l’audiovisuel public se fait dépouiller de ses ressources publicitaires au profit des amis du Président (vous savez, ceux de la chaîne de maçons, accessible en appuyant sur le bouton 1 de votre télécommande), je trouve franchement pénible de payer la redevance pour avoir droit, chaque mercredi et chaque samedi, à la diffusion en direct des résultats du loto.
Depuis quelques semaines, cet agacement s’est carrément transformé en une haine farouche. La cause ? L’arrivée dans mon salon d’un éphèbe blondinet, arborant un sourire stupide et apparemment persuadé que l’annonce des chiffres du loto représente la chance de sa vie. Essayant de nous prouver qu’il est équipé d’un cerveau, il enchaîne des jeux de mots, plus pitoyables les uns que les autres, notamment au sujet des villes et départements français dans lesquels se trouvent (forcément) des gagnants potentiels.
Par exemple, nous avons eu droit, la semaine dernière, à « Gagner au loto ? je suis certain que la Drôme adhère ! ». Même Laurent Ruquier n’aurait pas osé !
Mais le pire, c’est que ce blondinet trouve ses propres blagues très drôles, et pouffe régulièrement dans son micro afin de nous en convaincre.
Chers habitants d’Alsace, préparez-vous ! Un jour où l’autre, blondinet vous annoncera, au choix, que la perspective de gagner au loto vous excite au niveau du bas rein, ou que le gros lot permettra à l’heureux gagnant de ne plus se cantonner au régime eau-riz-noix !
Le problème avec ce type de personnes, c’est que les débouchés professionnels risquent, par la suite, de devenir relativement étroits pour elles.
Bien entendu, j’ai connu dans ma vie d’autres blonds décérébrés totalement imbus de leur personne et adeptes des jeux de mots à deux balles (généralement, ils bossent dans la publicité), mais rien ne nous prouve que Loto Man soit suffisamment alphabétisé pour y parvenir.
Quoique, tout bien réfléchi, cela ne devrait pas constituer un obstacle majeur.
Mais en vieillissant, que va devenir blondinet ?
Pas besoin de chercher bien loin, pour trouver l’exemple d’un vieux borgne aryen, adepte des jeux de mots limites, le plus souvent à consonances racistes ou antisémites… Eh oui, vous avez enfin compris pourquoi je n’aime pas les blonds : ça commence avec le Loto et ça finit au Front National !