Magazine Journal intime

Lo que no mata engorda*

Publié le 01 août 2007 par Fyfe
* Ce qui ne tue pas nourrit
C'est marrant, quand j'étais étudiante, je me disais que la vie active, c'était la fin des week end de travail, la fin des révisions, la fin des exam', et un chèque en fin de mois, donc ça ne pouvait pas être foncièrement mauvais...
Une fois que j'ai eu ce qu'il convient d'appeler un salaire, il m'a semblé évident que c'était un peu l'arnaque de devoir se loger, payer les factures, les impôts, et partir en vacances avec si peu de soussous... (Il faut dire que j'ai commencé en CDD dans la fonction publique, donc payée moins que les vrais fonctionnaires, alors bon, comment dire, la vie de jeune cadre dynamique à laquelle j'étais promise n'était pas tout à fait au rendez vous...)
Sans compter que le chef, contrairement au prof, il le remarque, si on sèche la matinée.
Et on ne rattrape pas son boulot en faisant des photocops du travail de son collègue...
Au fil des années, le montant du chèque a augmenté, mais les responsabilités aussi, accompagnées de leur lot de stress, tensions, travail le week end, et envies de meurtre (de chef, de collègue, de client, ou de photocopieuse, c'est selon l'environnement professionnel, à vous de voir).
Tout ça pour dire que l'annonce de ces deux semaines de formation d'espagnol à raison de 6 heures par jour, ça m'a fait sautiller de joie... Une ambiance "Vacances en Andalousie", des récréations, pas de mails, pas de chef, et la cerise sur le gateau : fin de la journée à 16 heures, youhou !
Loin de moi l'idée de me plaindre de cette pause qui me fait un bien fou en cette période estivale sans vacances et avec bien peu de soleil...
Mais quand même, si je ne trouvais pas de motifs de râlerie, que deviendrait ce blog, je vous le demande ?
Passons rapidement sur ce qui s'avère être un désenchantement prévisible, et notamment, le sevrage de blogs ou la rupture illusoire avec le quotidien professionnel (réunions, appels, mails, qu'on se le dise, ceux qui nous payent ne nous lâchent pas les baskets aussi facilement, et la récré est consacrée à l'élaboration d'un plan d'occupation des mains (café-clope-portable) plutôt qu'au jeu de l'élastique ou à l'échange de bonbons).
Non, ce que je retiens de ce retour aux études, c'est l'évolution des camarades de classe....
Là, je vous garantis que c'est pas franchement le genre à faire passer des petits mots rigolos pour se moquer du prof.
Dans la famille "J'ai rien compris mais c'est pas de ma faute", je demande la mère, qui incrimine tour à tour la chaleur, la froideur, l'humidité de l'air, la sècheresse de l'air, le café pas assez caféiné, le pain au chocolat trop chocolaté, l'ongle cassé, la faim dans le monde et le manque de maîtrise du prof de sa langue maternelle, pour justifier son incapacité notoire à donner une réponse juste aux exercices.
Dans la famille "Je suis sourd", je demande le père, qui à force de demander à son voisin de lui répéter ce qui vient d'être dit, finit par vivre le cours avec un temps de retard et fait profiter tout le monde de ses questions à retardement (en général, auxquelles on vient de répondre). Ca fait de l'écho. Et l'écho 6 heures par jour, ça fait mal à la tête.
Dans la famille "Je suis drôle mais je ne fais rire que moi", je demande le cousin, qui coupe la parole à tout le monde pour faire des blagues déjà pas drôles en français, mais qui virent à la torture quand il les fait en espagnol avec des pauses de 10 minutes entre chaque mot parce que oups, comment on dit "Toto" ? ... Comment on dit "faire caca" ? .... Comment on dit "Derrière l'église ?".
Dans la famille "J'ai la capacité de concentration d'une huître", je demande la fille, qui se met à chantonner et raconter sa vie à ses voisins dès le milieu de matinée parce que bon, elle est trop fatiguée pour travailler, là, et rhô, elles sont jolies tes chaussures, tu les as achetées où, non parce que moi j'adore les chaussures et puis j'adore partir en vacances aussi. Quoi ? L'imparfait du subjonctif ? Hihi, je ne sais pas, je n'ai pas écouté, hihi, désolée !
Dans la famille "Sans gêne", je demande le fils, qui ne se préoccupe pas trop d'arriver avec une heure de retard le matin et de demander à ce qu'on consacre une heure à tout lui réexpliquer, s'offusque que personne n'ai pris des notes lisibles pour lui, et dont la dette globale à la machine à café s'élève environ à 1 million de dollars au bout d'une semaine ("oh la la, flûte alors, je n'ai encore pas de monnaie !").
Je ne sais pas si ma tolérance aux gens diminue avec l'âge, ou si ce sont les autres qui deviennent de plus en plus insupportables en vieillissant, mais au bout de trois jours, j'aurais bien pris ma voisine de droite pour taper sur mon voisin de gauche, caramba.
Je me console en me disant qu'on voit la paille dans l'oeil du voisin et pas la poutre dans le sien, et que quelque part sur la blogosphère, mes camarades me maudissent aussi, ce qui me permet de leur rendre la monnaie de leur pièce.
Ojo por ojo, diente por diente*...
*oeil pour oeil, dent pour dent

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