Ayant beaucoup séjourné avec Macaire le Jeune, je lui demandai quel était son sentiment au sujet de son péché du meurtre. Il disait qu’il était loin de s’en désoler, au point même d’en rendre grâce, car le meurtre involontaire était devenu pour lui un principe de salut. Et il disait, en se rapportant au témoignage des Écritures, que Moïse n’aurait pas été jugé digne de la vision de Dieu et de ce don si grand et de la rédaction des saintes paroles, si par crainte du Pharaon, à cause du meurtre qu’il avait commis en Egypte, il n’avait pas gagné la montagne du Sinaï. Je ne dis pas cela pour favoriser le meurtre, mais pour montrer qu’il y a aussi des vertus dues aux circonstances, si l’on ne se porte pas volontairement au bien. En effet, parmi les vertus, les unes sont volontaires, les autres sont dues aux circonstances.
évêque Pallade : vies d'ascètes et de Pères du désert