Il s'est réveillé au milieu d'un nulle part nocturne. Un truc dans la tête a été plus fort que le sommeil. La musique classique avec laquelle il passe la nuit n'est pas parvenue à l'apaiser. Il pense au vide, à ce vide qu'il doit remplir car il représente la mort. Il n'a de cesse de courir, de s'activer, de penser, de rêver, d'imaginer, de faire un bruit suffisant pour couvrir celui de l'intérieur. Il monte en pression, il est en colère, il se calme, il doute, il ne doute tout à coup de plus rien. Il va crever en se sentant immortel. Il est immortel sachant qu'il va crever. Il a mal au ventre, il a mal aux poumons, au dos, et surtout à la tête. Trop de vibrations fissurent peu à peu ses fondations, les murs qui le protègent. Il s'est réveillé est l'a capturée. Elle est belle, elle est brune, elle est piquante et va lui faire mal, c'est sûr. Il la voit arriver de loin la souffrance. Mais il va la prendre à bras le corps, il va se noyer dans ses yeux qui le transpercent. Il va se noyer tout court. Mais tant qu'il respirera, tant qu'elle ne l'aura pas étouffé complètement, il va la suivre et l'aimer... cette putain d'idée qui le brûle.
Publié par les diablotins