Nous aimerions ici, en ce Décembre de joies et de liesses tintinnabulantes, de traîneaux, de grandes houppelandes, de sapins chargés des regards innocents de l'enfance, de joujoux par milliers, de mousseux, de toast's aux oeufs de lump's, nous aimerions au milieu de tant de bonheur retrouvé au pied de la chaudière éteinte : Comment ça on a pas payé la facture ? une semaine au Taj Mahal pour le même prix ? Fallait pas se priver d'en profiter ! Nous aimerions au milieu de tant d'abondance collectiviste ne pas trinquer à tout ce qui fait que l'on a pas fini de trinquer, sans avoir l'espace d'un instant une pensée émue à l'intention de nos amis les sans-intérets. Vers tous ceux et celles là qui n'auront pas le temps de gaver l'oie avant le réveillon pour cause d'absence d'oie, qui n'auront pas le temps de décorer la cheminée pour cause d'absence de murs où l'en christer, qui n'auront même à l'idée le fait d'envoyer leurs voeux pour cause que la poste croule sous les accusés de réception et ne dessert plus là où l'état n'a plus de troupeaux à tondre, qui ...
Mais tiens donc, la minute de silence vient de toquer la dernière seconde, même pas eu le temps d'évoquer le sort tragique des rescapés de l'odieux attentat perpétrés contre nos intérêts en contée asiate. tout ce qui est de par là bas c'est du bridé, de la souche à soucis, va falloir y raser menu quand les fêtes seront passées et que les stock seront vides. M'est avis que la crise falsifinancière aura des retombées radio actives. Quelque chose qui malgré tout nous fera aimer notre nouveau joujou politique, l'état d'urgence. Nous courrons aux abris en nous pomponnant pour la vidéo-surveillance, nous irons aux meeting's en rangs serrés et devisant gaiement, c'est dans le règlement ! Nous dépalerons dans les sous bois armés de masques à gaz, nous ferons des emplettes aux jours de solidarités avec la balance extérieure du commerce, nous n'économiserons rien, nous ferons des enfants de blancs même noirs, dedans il seront blancs et quand passera le veau d'or nous meuglerons des chansons d'amour apprises à la radio. comment c'est ce que nous faisons déjà? Pas de bile alors!
A tous ceux qui ne liront pas ceci parce qu'à côté du grabat ils n'ont pas de borne internet pour se distraire en attendant de mourir de froid, une pensée émue. Et celle-ci aussi : Ne claquez pas tous trop vite, il se peut bien que l'an prochain on ait encore un peu besoin de vos services. Des faits divers à ce prix là les médias en redemandent et nous ne sommes "nous autres" jamais tout à fait rassasiés.
Allez les pauvres, en piste ! Épatez nous !