Magazine Journal intime

Comment fracasser bêtement sa portière de voiture, leçon numéro 3.

Publié le 02 décembre 2008 par Wawaa
&宋体&&&&&&&&&

Ce matin de l'année 2003 aurait dû être un matin estudiantin comme les autres. Je m'étais levée alentours de 7h30 pour partir à 8h30 de la maison, histoire d'arriver à 8h45 à la fac. Car oui, j'ai eu cette chance monumentale de pouvoir passer mon Deug de lettres modernes dans l'antenne universitaire d'Arles : 8 étudiantes, que du bonheur. Oh, je dis étudiantes, on a bien eu un mâle dans nos rangs à un moment, mais il me semble qu'il n'est pas resté bien longtemps. Mais là n'est pas le sujet de l'article. Dehors, il faisait un temps cracra, un temps de chien, un temps pourri, un bon temps de merde, avec de la bonne pluie. L'atmosphère était entre chien et loup. Evidemment, j'avais mis mes feux de croisements le temps de faire les 17 km qui me séparaient de la fac.

Arrivée à Arles, après avoir trouvé une place là où j'ai pu -bizarrement ce jour là, les places de parkings ne couraient pas les rues, et il était hors de question que je me gare dans le parking couvert payant pour la simple et bonne raison que c'était payant - après avoir tourné , tourné, tourné tout en sachant que j'allais arriver à coups sûrs en retard.  Une place se libère, je fais un petit créneau, je sors, je chope mon sac avec mes cours en vracs, je verrouille la portière et j'essaie de courir malgré la légère montée qui m'attend.
Arrivée sur place, à 9h05, je suis bien contente d'apprendre que la prof est en retard ! Ah ! Ah ! Ca nous laisse du temps pour papoter entre copines. Blablablablablabla et blablablabla. Et encore blablablablabla. Je n'étais pas en reste dans le bavardage, mais je crois que je n'ai pas besoin de vous le préciser. Le temps passe. A 9h30 on commence à s'inquiéter du sort de notre professeur. A 9h45 une secrétaire débarque et nous annonce que le cours est annulé. Au fond de moi une petite voix de jeune paresseuse s'écrie "ET MERDEUUUH ! J'AURAIS PU DORMIIIIIR VACHEMENT PLUS CE MATIIIIN !". Blablablabla et puis blabla et encore blablabla et bla ! Nous rebroussons donc chemin vers nos domiciles respectifs. Je me rends donc vers ma voiture alentours de 10h15. Arrivée sur place je m'affole en voyant que j'avais oublié ces d'éteindre mes phares. C'est ballot. Une lueur d'espoir me laisse croire qu'en 1h30 de temps la batterie n'a pas pu se décharger et que si j'y crois fort alors ma voiture va démarrer.

Non, ne me demandez pas d'imiter le bruit de ma voiture qui fait semblant de démarrer mais qui démarre pas, je ne sais pas le faire. Je vous déçois, je sais. En revanche, je fais très bien le bruit de la fermeture automatique qui s'excite avec le manque de jus : tchic tchic tchic tchic tchic. Evidemment je peste, je jure, je me traite de tous les noms d'oiseaux, parce qu'en plus, ce n'est pas la première fois que cela m'arrive. Bien. Comment faire ? Encore appeler Papounet que j'ai appelé il y a peu alors que j'avais fait la même erreur sur le parking du boulot (à l'époque, sachez le, je bossais chez Intermarché, ah le destin …) ? En plus, Mamounette est au boulot et Papounet devait aller quelque part. Bon, comme j'ai les pinces dans la voiture, je cherche une bonne âme pour m'aider. Je me dis qu'avec un grand sourire et des yeux pathétiques de cocker, c'est jouable. Je tente le coup avec un premier monsieur qui a un gros 4*4 en me disant que c'est bon, il va réanimer titine. Il me dit "Je suis désolé, j'ai pas le temps". Ouais bon d'accord quoi. Personne personne ! Je tente à un vieux, il me dit qu'il sait pas le faire. Moi non plus. Youpi ! C'est la fête et en plus, il commence à pleuvoir. Je désespère. Je m'assois sur mon capot. C'est limite si je pleure pas. Quand soudain, un monsieur avec une voiture de la mairie d'Arles s'arrête juste devant moi. Je me dis qu'il doit être gentil lui, je le vois à son sourire. Je lui demande donc de l'aide. Pas de problème ! J'ouvre mon capot, je lui tend les câbles. Il fait tout ce qu'il peut, mais sa propre batterie est trop faible. Je lui dis de laisser tomber, qu'il ne vaut mieux pas se retrouver à deux voitures en pannes. Il enlève les cables et tchic tchic. TCHIC. TCHIC. BORDEL DE MERDE ! La fermeture automatique ! Pas grave ! Pas de panique je vais ouvrir la porte avec la clef. Sauf que…la clef est sur le contact, dans la voiture, avec mon sac et mon portable. Nom d’un bigorneau ! Ca c’est la merde. Je regarde le monsieur et je lui dis, toujours avec le regard de cocker mais en version dépressive  « Vous pourriez me prêter votre portable 2 minutes, le mien est dans la voiture ! S’il vous plait ! » . Il me le prête en souriant, pis un peu honteux de pas avoir su m’aider. J’appelle donc mon papa, espérant l’avoir au bout du fil. Ca répond ! « Allo Papa ! Je suis dans la merde, plus de batterie et en plus mes clefs sont à l’intérieur et ça s’est refermé tout seul, je suis au pied du parking des Lices, mais pas côté centre, côté vers le lycée. ». « Ok, j’arrive bibiche ! ». Oui bon, c’était à peu près ça. Je remercie bien le monsieur de son aide et j’attends, assise sur mon capot. Il pleuviotte un peu de temps en temps. Je me dis que c’est con, car ma veste est aussi dans la voiture. Je me dis que ça va passer vite, que tout va bien, que ça arrive à tout le monde d’oublier ses phares, même si ça m’arrive régulièrement. Hein, bon.

20 minutes plus tard, j’aperçois mon papa qui arrive. Ah ! Bonheur ! Mon sauveur, qui va sûrement bien se moquer de moi, mais mon sauveur quand même. Il se gare bien en face de ma voiture, et sort un attirail composé d’un long fil d’étain et …d’un espèce de pieu. Mon père, il a donc, vous l’avez compris, forcé notre propre voiture, en écartant le rebord de la portière et en glissant un fil d’étain au bout duquel il avait recréé un petit crochet pour choper le loquet. En 30 secondes c’est ouvert. Ouaou. Je me suis quand même posé quelques questions concernant le passé de mon père. Mais je me suis dit qu’il était vieux, et donc qu’il était sage et donc qu’il était malin.

Evidemment ma batterie a été rechargée en moins de 5 minutes. Et je suis rentrée chez moi en le suivant avec une porte un peu plus déglinguée. Oui parce que , même si papounet a redressé encore une fois les dégâts, ça n’a pas suffit pour sauver la vitre électrique qui depuis ce temps pouvait être descendue mais pas remontée. Ce n’était point gênant l’été. Mais l’hiver ? Faut pas se les geler au volant ! Du coup au péage c’était séance contorsionniste : j’ouvrais la portière et je me tordais de manière à attraper ce maudit ticket qui n’est pas toujours au même endroit selon les stations de péage. Forcément, même avec de l’habitude, c’était toujours le cirque.

Ceci étant, titine aujourd’hui n’est plus. Je n’aurais plus donc le plaisir de me faire un tour de rein au péage. Ni même de revivre l’expérience de la fermeture automatique puisque ma nouvelle voiture (dont je vous parlerai ultérieurement), a une fermeture qui n’est pas automatique et des vitres manuelles. On me dira tout ce qu’on veut, que c’est pas drôle, que c’est chiant, que c’est nul, mais moi, je suis d’accord pour revenir à des fonctionnalités beaucoup plus basiques !

Retrouvez la leçon numéro 1 pour fracasser votre portière ici.

Retrouvez la leçon numéro 2 pour fracasser votre portière .


Gersicotti Gersicotta laisse passer les vaches.
Pondéralement vôtre n'aime pas les jupes.


Retour à La Une de Logo Paperblog

Dossier Paperblog

Magazine