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Pseudo

Publié le 01 décembre 2008 par Unepageparjour

Mon corps, poisseux et lourd, mon ventre, vibrant encore des cris de l’étreinte, m’entraîne vers un lointain voyage. Mais je garde les yeux grands ouverts, couchée dans la nuit grise de notre petite chambre. Jean dort, déjà ! Sa respiration lente et régulière psalmodie un je ne sais quoi qui m’emporte, un flux et un reflux, une houle aux vagues qui m’entraîne vers des îles parfumées, dont mes bras aiment enlacer les paysages câlins. Pourtant, j’aimerais, peut-être, quelques mots, quelques ballades à deux qui emmèneraient la trace de nos pas au-delà de ces dunes, dans des sables chauds. Pourtant, je sens la piqûre des larmes, au coin des paupières, qui se retiennent de perler sur mes joues souriantes.

Je n’arrive pas à dormir. Je n’ose pas me retourner. J’ai peur de réveiller Jean. La nuit semble un peu plus blanche déjà. Est-ce la lune qui se faufile à travers les persiennes ? Est-ce ma tête qui s’embue ?

Je ne le vois pas tout de suite. Pourtant, ses grandes ailes blanches caressent le silence, tout près de moi. Je tourne un peu la tête. Peut-être aussi que je rêve. Mais je le vois bien, maintenant, son profil aimable, ses ailes qu’il range avec douceur contre son dos.

« Bonjour Marie, chuchote-t-il dans la pénombre. Je suis Gabriel. Je suis venu te dire qu’une petite âme t’a choisie, cette nuit, pour se lover dans ton sein, et grandir dans tes bras. »

Mon corps me pèse et je ne comprends pas tout. Il se penche vers moi, et me murmure le nom de l’enfant, un mélange de joie, d’espérance, d’harmonie. Puis il pose un doigt sur ses lèvres.

« Mais chut ! Son nom est un secret. Maintenant, il faut que tu lui donnes un pseudo. »

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