Noirte Miette

Publié le 03 décembre 2008 par Lephauste

Face à ce qu'il faut bien appeler un courrier des lecteurs surabondant comme une émission séminale du prime time, il nous a semblé essentiel ici de retranscrire au moins une lettre reçue par nos services de tri et de surveillance des populations déviantes. C'est ainsi, la république Crosniaque à l'instar de ses voisins européens se fait fort par le haut de connaître par le menu les désirs de rata de notre chère population de souche. Voici donc, après d'âpres discussions et un débat houleux au sein de la rédaction, que nous sommes à même de rendre ici public l'envoi d'une de nos plus fidèles lectrices, Miette :

Madame, monsieur,

Ça fait au moins depuis le mois de Mars 2007 que je suis avec assiduité votre publication. Il n'est pas un article que je n'épluche la larme à l'oeil, comme pelant un kilo d'oignons pour la soupe à l'oseille. Vos prises de positions, toutes extrêmement judicieuses, me permettent à mon tour de me faire une idée plus claire en ce qui concerne les événements mondiaux, le monde touffu de l'économie de marché, la meilleur façon de ramollir le beurre afin que par ma porte étroite les décisions du présidnet passent et glissent sans troubler ma digestion. Du Sphinx aux sphincter's tout me parait plus clair ! Dois-je vous l'avouer ... ma collection de photos de vieilles pies est presque complète et les fiches cuisines font le bonheur de Noirte, mon cher et vaniteux époux. Voici deux fois que je lui prépare votre célèbre recette de cricouis sauce cailloux et le pauvre sans s'inquiéter du prix exorbitant des cailloux en reprend et se baffre jusqu'à se faire péter le morion. Il fait plaisir à voir et pendant ce temps là ne songe ni ne s'agite à la chasse aux corneilles et autres oiselles dont le duvet a une fâcheuse tendance à glisser bas dès qu'il sort la rapière.

Femme ! Me lance-t-il parfois, le cailloux était un peu trop cuit cette fois ! Mais Noirte mon doux, n'est-ce pas plutôt que vous perdez vos dents ? Ci-fait ma mie, il faut en convenir, postez vous donc en levrette j'ai fort envie de croque-madame ! Noirte mon bon époux est gaillard et pense à l'instar de vos conseils matrimoniaux (Ils sont dans les vignes les moniaux !) qu'il n'est pas besoin d'avoir les dents trop aiguisées pour goûter au doux fruit velu que je lui garde en délectation pour les soirtes où la poésie lui remonte les bretelles.

Un petit reproche tout de même, pourquoi avoir abandonnée la rubrique fashion , Vos concurrents eux font bien du gras en subtils conseils de chiffonniers hype. Mes petits escarpins par-ci ! Cette petite robe ? Pfuuiiiiit, à peine deux mil euros ! Oh mais tu t'es fait refaire le bec de lièvre ! Noirte trouve que je m'habille comme une carlasss Chnikov, ce qui pourrait me devenir préjudiciable dans les dîners auxquels le protocole nous contraint parfois et dans lesquels invariablement Noirte se rend, sapé comme une 5/1 par la conserverie nationale.

Voilà, je crois en avoir fini et j'attends avec impatience le numéro spécial de Décembre : Comment réussir son réveillon entre amis en temps de crise gaspitaliste !

Veuillez trouver ci-joint un chèque bancaire de 792 876, 49 euros en réglement de mon abonnement pour le siècle à venir.

Noirte salutation.

Miette, votre fidèle lectrice.

Qui a dit qu'au prix de l'abonnement, notre soumise publication peut bien se contenter d'une seule lectrice ? Personne ? Gaffe, personne n'est pas à l'abri de représailles ! Et n'oubliez pas notre grand jeu concours : Qui qui dénonce, balance pas mal ! Envoyez nous vos lettres anonymes!

La rédaction.