Dire deux ou trois choses de temps en temps des quelques blogs que je lis régulièrement. Que les autres m’excusent : je n’ai vraiment pas assez de temps pour embrasser un plus vaste ensemble. Donc cette revue ne ressemblera en rien à celle d’OSC (ou bien ici ), quotidienne, étendue, mêlant tous les sujets. C’est juste un coup de chapeau donné à certains auteurs, et un encouragement à les lire. Ils sont là pour l’essentiel, dans la colonne de droite. Ces blogs que je parcours de temps en temps, ils me font voyager tout en restant devant mon écran, voyager dans des lieux que souvent j’ai déjà connus et aimés.
Buenos Aires, l’Argentine, si bien chroniqués par Dul, dont les billets se lisent autant sur « Chroniques de BA » que sur « chez Dul » : photos superbes, poésies tendres et récits pleins d’humour qui relatent ce qui peut bien vous arriver de drôle aux contacts de la bureaucratie argentine ou bien lorsque vous vous lancez à l’assaut du trafic dangereux des rues de Buenos Aires.
L’Inde ensuite, dont Anne-Gaêlle sur son blog « l’Inde en ébullition » nous envoie de temps à autres des informations que nous ne pourrions jamais connaître sans elle, à nous en tenir à notre presse nationale. J’invite particulièrement à lire son dernier billet , sur Bombay, ville qu’elle aime et où elle est retournée ces jours-ci, billet vibrant d’énergie et d’optimisme.
Et la montagne parfois aussi évoquée, notamment chez Totem, avec une précision analytique.
Les voyages dans les blogs sont aussi ceux de l’esprit : belle érudition chez François Prost grâce à qui j’en sais un peu plus sur Lucullus, et qui vous donne envie de vous inscrire à des cours de latin ( !), vaste culture littéraire chez Chantal qui nous plonge chaque samedi dans une nouvelle énigme (j’en sauterais presque mon petit déjeuner) et dont le dernier beau billet a trait… au regret .
Et puis la critique sociale et politique, illustrée par RV de Posuto (Kiki s’étant mise à l’écart, pour une période seulement passagère, j’espère) ou le Chasse-Clou qui mêle la critique à l’observation de la capitale.
Et Céleste (qui me fut recommandée par Kiki) qui dévore le monde et dénonce la façon dont il marche (très mal !), entre France, Italie et Inde.
La magie du blog est de créer et de maintenir des relations entre des personnes qui bien sûr sans cela ne se seraient jamais connues, tisser des relations virtuelles et qui peuvent parfois devenir réelles : je suis heureux ainsi deretrouver de temps en temps autour d’un bon repas, mon ami jmph, celui des petits riens , qui nous a fait voyager aux Etats-Unis pendant les élections américaines, comme un jour peut-être, j’irai du côté de Dunia revoir cette si poétique ville de La Chaux de Fonds, dont elle nous relate les changements climatiques, les traces de splendeur passée et les bizarreries de l’architecture, tout en pestant contre les vicissitudes de la vie et les malheurs du quotidien.
J’aime ces écritures. Qui un jour fera une thèse emballante sur l’écriture bloguistique ?
Elles sont infiniment variées. Elles font parfois fi de l’orthographe, inventant une sorte de nouveau langage (certes pas aussi distordu que celui des SMS) qui sert à maintenir éveillée en nous une curiosité à connaître ce que l’auteur a voulu transmettre comme sens parfois caché. Certaines écritures sont lisses et classiques, on savoure leur anachronisme, d’autres sont intimes et pathétiques : elles nous plongent, presqu’à notre corps défendant, dans les abimes d’une subjectivité. Dans un cas comme dans l’autre, c’est déjà, ou encore, de la littérature, dans le bon sens du terme. Bref, écrire le monde passe d’abord par l’appropriation d’une écriture : la sienne propre.