Magazine Journal intime

guerison acouphenes

Publié le 04 décembre 2008 par Annonymise

Je ne me souviens plus trop comment tout cela à commencer… mais vers l’âge de 8-9 ans, je me suis retrouver avec un sifflement dans les oreilles. Au début, ils n’étaient pas continu, isl venaient, repartaient.
Ma mère me fait quand même consulter notre ORL qui prononcer alors pour la première fois, le mot : acouphène.
Très vite, ils se sont installés à plein temps ; jour, nuit, ils étaient toujours là ; rien ne pouvait les couvrir.
Cela ne voulais rien dit pour moi, j’étais jeune à l’époque ; je me rappelle que je disais à ma mère que c’étais des petites personnes à l’intérieur de mon corps qui criaient pour que je les laisse sortir.
Elles ont criées pendant 10 années à m’en rendre folle !
Jeune, désorientée, naïve, je suis tombée dans une spirale infernale… d’abord, les tranquillisants, puis les psychiatres qui m’ont mené tout droit vers cette drogue : les anxiolytiques et les antidépresseurs !
J’ai donc commencé par de simples tranquillisants, qui m’aident pour rester concentrée à l’école mais le soir à la maison, c’étais horrible, ma famille ne comprenait pas ce que je vivais.
On me disait : « tu devrais être contente, tu entends quelque chose ! »
Entendre, oui mais ca, non ! ca me rendais dingue ! le soir, je pleurais seule dans ma chambre, dès fois ma sœur m’entendait et venais me consoler mais je pense que elle, non plus, ne se rendait pas compte de la gravité de la situation.
J’avais 12 ans, quand j’ai fait ma première tentative de suicide ; des médicaments, beaucoup de médicaments mais pas assez de crans pour passer à l’acte, je pense que c’étais plutôt un appel au secours que une réelle envie de quitter ce monde.
Deux jours d’hospitalisation, puis première consultation chez le psychiatre.
Immédiatement sous traitement, de l’extérieur, je parais mieux, heureuse, gaie mais à l’intérieur, quelque chose me ronge, les acouphènes bien sur mais aussi cette drogue que j’avalais tous les jours ; je suis vite devenue dépendante ; quand je loupe une prise, je tremble, je transpire beaucoup ; mes copines à l’école se moque de moi, on me dit que je suis une droguée.
Deux années passent, toujours le même quotidien, acouphènes, surdité, et mon traitement…
A 14 ans, je pête un plomb, cette fois-ci, ce n’étais plus de l’appel au secours, je voulais vraiment mourir, partir pour ne plus entendre ces sifflements qui me hantent jour et nuit.
Cette fois-ci, je me provoque une crise d’asthme (je sais très bien comment faire, quelques poils de chat suffiront) ; je me souviens très bien de cette journée, assise dans le canapé, seule dans l’appartement, je me sens partir, je sais que une crise d’asthme peut être mortelle.
Je ferme les yeux, trou noir ; je me réveille à l’hôpital, je vois ma mère en larmes, me demandant pourquoi j’ai fait ca !
Je cri, je hurle ma douleur, je veux sortir de ce cauchemar, je n’en peu plus !!!
A ce moment là, ma mère à bien compris, ma douleur.
Mes parents décident de passer outre leur honte de ma surdité et ils me font appareillée en espérant que le bruit que je vais pouvoir entendre, couvrira les acouphènes.
Je suis donc, appareillée, avec un appareillage binaural.
Je perçois, oui, j’entends la parole, je ne la comprends pas, mais au moins, mes acouphènes sont un peu couverts. Dans la rue, avec les voitures, je ne les entends que très légèrement.
En même temps, je découvre le monde mais ma surdité évolue vite et je sais, que les appareils ne couvriront pas longtemps les acouphènes.
Cinq années vont passer comme ca, je suis toujours sous anxiolytiques mais j’ai réussi à arrêter les antidépresseurs. Je vais mieux, j’ai un regard plus vivant, je peux commencer à vivre et à voir vers l’avenir.
L’année dernière, je rencontre Daxtom, une membre de ce forum, j’ai le bonheur de la rencontrer chez elle, dans la région bordelaise. Je rencontre également Tom, son petit garçon sourd implanté.
Par une grande générosité, elle me propose de me donner les appareils de Tom, qu’ils portaient avant d’être implanté. Ces appareils sont très puissants, plus que les miens, et je vois là, un espoir d’entendre mieux.
Après, une petite hésitation, je repars en région parisienne avec les appareils de Tom dans ma valise.
Après un réglage adéquoi, je les mets, miracle ! J’entends un peu mieux. Cela ne va pas durer longtemps car je vais brusquement perdre beaucoup d’audition qui vont rendre les appareils presque inutiles. Mais une chose encore plus incroyable arrive, après 2 jours de port, mes acouphènes disparaissent !!! Je ne sais pas si ce sont les nouveaux appareils, je ne m’avance pas là-dessus mais je tiens à souligner que je prenais aucun traitement. Ils ont disparus comme ca.
Le 26 avril, cela fera 6 mois que je peux profiter du silence.
Aujourd’hui, je suis épanouie et heureuse, depuis 6 mois, je me suis réveillée d’un cauchemar qui a duré 10 ans. Je suis tombée au fond du gouffre à cause des acouphènes. Je ne croyais pas ca possible et pourtant…
Bien sur, la peur qu’ils reviennent est présente et le sera toujours, mais aujourd’hui, je profite de ma vie, parce que ma vie est belle et sereine, je vis ma vie, je profite de ce que j’ai de plus cher au monde, un cœur qui bat et un homme qui m’aime.
Biscotte, sourde et ancienne acouphènique.

Lu sur le forum de France Acouphènes.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Annonymise 115 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine