Macaire d’Egypte avait deux disciples. Or, le temps passant, il vit l’avenir d’un œil perspicace et dit à celui qui le servait, appelé Jean, devenu prêtre plus tard à la place de Macaire lui-même : « Écoute-moi, frère Jean, et supporte mon avertissement. Tu es tenté et c’est l’esprit d’avarice qui te tente. En effet, je l’ai vu ainsi et je sais que, si tu me supportes, tu deviendras accompli en ce lieu-ci et tu seras glorifié, et un fouet ne s’approchera pas dans ta tente. Mais si tu ne m’écoutes pas, la fin de Giézi (Guéhazi) viendra sur toi, car tu es malade de la même passion que lui. » Or, il lui arriva de désobéir après la mort de Macaire, au bout de quinze ou vingt autres années, et, ayant détourné les biens des pauvres, il eut une telle lèpre qu’il ne se trouva pas sur son corps un endroit intact où fixer le doigt. Telle est donc le don de prophétie de saint Macaire.
évêque Pallade : vies d'ascètes et de Pères du désert