Une fille faible

Publié le 04 décembre 2008 par Didier T.
Peinture , Saint Georges et le dragon, Paolo Uccello

Décembre maintenant, il fait froid. Un froid humide qui transperce tout le corps, les pieds en particulier.
Rue des Abbesses, au café violet, attablés dehors, Olivier S et Christophe H. Ils sont fous d’être dehors par ce temps de chien. Sans doute fument-ils. Je trace. Je vais à la boulangerie. En achetant le pain, je pense. Christophe H. est emmitouflé dans un cabans sombre. Il grelotte et il sourit. Olivier S porte une veste de format sport du vert caca d’oie que les garçons affectionne. Elle a une capuche.
Je ne sais pas de quoi ils parlent.
Les mots « estampes japonaises » sont parvenus jusqu’à mes oreilles.
C’est érotique les estampes japonaises, non ?
Qu’est-ce qu’il est beau Olivier.
Mon Dieu, comme ce garçon est beau. 
Il est né en 1970.
Il a 38 ans. On ne dirait pas.
Si on me demandait, si je ne savais pas, je dirais 33 ans, l’âge christique. 
Il a des yeux effilés, très sombres. Ses cheveux sont ultra noirs, outre noir, oui, il ressemble à un tableau de Soulages ou à une sculpture en bronze de Giacometti. En plus, il a la peau fiévreuse. 
Si j’étais en forme, si je n’avais pas ces vertiges un peu inquiétants, je fantasmerai sur Olivier S et les estampes japonaises, je fantasmerai même pour un moment, même pour pas longtemps. Je suis un peu faible, je n’ai plus la force du tout d’autre chose que de constater la beauté d’Olivier S, comme on va au Musée Jacquemart constater la beauté de Saint Georges qui combat le dragon.
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