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Tiergarten (bis)

Publié le 05 décembre 2008 par Domino
En seconde j'ai quitté mon lycée (très bourgeois, très luxe, très fou, très drogues - mon dieu quand j'y repense, je ne sais pas comment mon cerveau est encore en état de marche) pour une pension chic du 6e arrondissement.
En clair j'étais renvoyée, trop de folies douces.
En première je suis retournée à mon lycée… Je ne sais plus comment mais je me suis retrouvée très amie avec une fille de terminale.
Elle avait une voix très grave, de long cheveux bruns, de beaux jeans bleu marine, elle était totalement décomplexée, drôle, hyper chic avec ses t-shirts blancs et ses gilets agnes b.
Voilà comment, rentrant moi-même hyper chic-isée de Saint Germain-des-Prés ; je me suis retrouvée inséparable d'avec elle.
Pendant un an ça a été la grande amitié, mes souvenirs sont assez confus car à vrai dire on allait à toutes les fêtes, nos week-end étaient fort brumeux… La vraie grande amitié celle où il n'y a pas de jalousies, de petits coups en douce. Elle a eu son bac, elle est partie, je suis rentrée en terminale, je ne l'ai plus jamais revue.
Il y a quelques jours elle est réapparu.
Les miracles des réseaux sociaux sur internet.
On s'est appelé et au bout de 5 minutes les masques sont tombés et nous avons conclu que oui, nous portions toujours le jean, étions toujours de terribles nullités en cuisine et sans aucune volonté pour changer ça ; que nos mecs s'étaient barrés nous laissant exangues élever nos enfants respectifs seules, et que oui pour ce qui est des claques de la vie on étaient ex aequo… Rendez-vous fut pris. Des heures à se raconter tout ça, les quasi 20 ans qui avaient passé, les jours où nous étions à genoux tentant de donner le change à nos enfants, les jours où un jeune homme s'était pointé.
Elle m'a dit tu sais c'était tellement fou pour moi qu'un garçon me témoigne de l'intérêt ; après tout ça… que je lui suis tombé dans les bras.
Alors oui c'était tellement fou pour moi d'arriver à échanger avec lui pendant des semaines, après cette dévastation de ma vie, c'était tellement fou de sentir son intérêt, que j'ai passé sur les mensonges, la paranoïa, la manipulation. Et aujourd'hui je contemple son visage sombre, je lis ses mails hautains qui disent tu n'as rien compris, revoyons-nous, j'ai des projets qui pourraient t'intéresser ; et ce malin plaisir à exercer un petit pouvoir… Les bras m'en tombent, des larmes roulent sans arrêt sur mes joues quand je lis ses mails, je me sens flouée, lassée, écoeurée de cette relation toute en faux-semblants, oh oui quelque chose d'intensément intime s'est joué, mais la lassitude, un coup d'oeil à l'enfant qui dort calmement, et mon manque total d'intérêt pour le malheur (ayant eu une dose assez fabuleuse à gérer ces dernières années) me tiennent lieu de garde-fou.
N'en parlons plus.

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