Danger : acouphènes

Publié le 05 décembre 2008 par Annonymise

DANGER : ACOUPHÈNES

C’est comme un gargouillis

De jets d’eau qui ruissellent

En affaiblissant l’ouïe

Dont l’étrier chancelle

Sous un torrent d’aigus

Aux sifflements cruels

Hurlant en continu

Ce qu’un écho martèle.

L’oreille n’est plus qu’un nid

D’où cet oiseau de proie

Vocifère à longs cris

Un air qui la foudroie

Tétanisant son arbre

Atteint par le chagrin

Auquel le froid du marbre

Ajoute à son déclin.

Sur l’enclume assourdie

De giboulées sonores,

Le silence interdit

Y noie l’étrier mort

Qui sous la chevauchée

Des bruits qui caracolent,

N’a pour être sauvé,

Qu’un tympan qui s’affole.

Au fin clocher, bourdonne

Un angélus éteint

Tandis que se maçonne

Un mur absent d’humain

Au pied duquel personne

N’ira auditionner

Ce que les sons fredonnent

Aux entendants choyés.

Et dans le jour meurtri

Par le soir qui l’étreint,

Ma tête est un roulis

De clapotis sans fin

Dont la fréquence extrême,

L’inanité des soins

Font que le fort en thème

Y perdra son latin.

Et les soignants eux-mêmes

La croyance en leurs mains.

Antoine Richard


1er janvier 1995