Misty lane, lonely walker - Denis Korshunov
Le jour où mon insaisissable envi d’écrire voudra me quitter.
Le jour ou le besoin de m’exprimer librement commencera à douter, me résister.
Le jour ou mes inhibitions engloutiront dans un immense trou noir mes élans.
Le jour où mes mains se refuseront aux injonctions de mon maitre et bourreau de cerveau.
Ce jour là, je pense, n’arrivera.
Il ne sera.
Car bien avant même.
Je serais déjà mort étranglé.
Etouffé.
Le visage cyanosé
Les traitresses mains raidies.
Les yeux si exorbités, qu’ils paraîtront préparés à bondir sur le premier venu s'extasier.
Mais si un jour, la pluie arriverait à tomber encore sur mon toit la nuit.
Si un jour le soleil ne manquerait pas de se lever par la fenêtre de mon enfance perdue.
Si la main de mon défunt père viendrait à mon réveil se poser sur mon épaule pour mon salut.
Je me réveillerais si joyeux, confiant que j’oublierais et pour toujours mon alphabet.