Macaire d'Alexandrie
J’ai rencontré l’autre Macaire, l’Alexandrin, qui était prêtre de ce qu’on
appelle les Cellules. A ces Cellules, j’ai séjourné neuf ans. Il vécut encore
pendant les trois premières années de mon séjour. Son ascèse consistait en ceci
: s’il entendait parler de quelque chose quelque part, il le réalisait à la
perfection. Ayant appris de quelques-uns que les Tabennésiotes ne mangent
pendant tout le carême que ce qui n’est pas cuit au feu, il décida de ne rien
manger de cuit pendant sept ans et, à l’exception de plantes potagères crues,
si parfois il en trouvait, et de graines germées, il ne mangea à rien. Quand,
donc, il eut réalisé en perfection cette vertu, il apprit au sujet d’un autre
ascète qu’il mangeait une livre de pain par jour. Il rompit ses galettes en
morceaux et, les ayant mis dans une poterie à goulot étroit, il résolut de ne
manger que ce que sa main pourrait retirer. Et il racontait en plaisantant : «
J’empoignais bien assez de morceaux, mais je ne pouvais pas les extraire tous à
la fois, à cause de l’étroitesse de l’ouverture car, comme un publicain, elle
ne me le permettait pas. » Pendant trois ans, il garda donc cette ascèse,
mangeant quatre ou cinq onces de pain, buvant de l’eau en proportion et un
demi-litre d’huile pour l’année.
évêque Pallade :
vies
d'ascètes et de Pères du désert