La première aventure sexuelle de Titine1*

*oui parce que maintenant y'a Titine2.

Ah Titine1. A l'époque, en 2003 ou 2004, j'habitais encore la truculente ville de Saint-Martin-de-Crau, à côté d'Arles. Il y avait un lac derrière chez moi, on allait y promener le chien. Il aimait bien plonger dedans et suivre les canards pendant un très très long moment, très très très très long moment, TROP long moment. A tel point que ça en devenait barbant de le voir tourner dans le lac avec les volatiles nageurs. Il était con ce chien, mais c'est pour ça qu'on l'aimait bien ! Pis en plus quand on lui lançait un bâton, et bah PLOUF le chien. Et il nous le ramenait !

Bref, comme dirait pépin qui pourtant devait aussi beaucoup aimer suivre les canards dans les lacs en remuant la queue dans l'eau parce qu'il avait du chien, cessons ces considérations canines et revenons-en à ce que je voulais vous raconter initialement avant de m'égarer, même si y'a pas le feu au lac.

Vous n'avez pas rêvé. Le titre du billet est bien constitué de l'expression "La première aventure sexuelle de Titine1". Titine1 c'était donc ma première voiture, qui a rendu l'âme il y a exactement 1 mois jour pour jour, comme c'est émouvant. Il était donc évident qu'en ce premier moisiversaire d'euthanasie automobile, il fallait que je ravive l'un des plus torrides épisodes de la vie de ma 205 peugeot Porshe Turbo diésel ferrari toit ouvrant 5 vitesses allant parfois jusqu'à 145 sur l'autoroute (Amende faisant foi, mais c'est de la faute au vieux con qui se trainait le cul au milieu de l'autoroute, bon ! ).

C'était donc il y a 4 ou 5 ans, à vrai dire Titine1 doit s'en souvenir mieux que moi, mais comme elle est morte, si je lui pose la question, elle ne me répondra pas. Nous roulions vers Avignon. Il y avait ma maman dans la voiture ça je m'en souviens. Ce que nous allions faire à Avignon ? J'en sais rien du tout. Je m'en souviens pas du tout. Peut-être du shopping ? Manger un pain au chocolat ? Chercher un papier à mon ancienne fac ? Se promener ? Je sais pas du tout, mais pas du tout ! Bref, on y allait c'est sûr.

Je me souviens que sur la route on avait eu droit à de merveilleux embouteillages, notamment sur le pont de métal qui traverse le Rhône. Non c'était sympa comme sortie, je vous assure. En approchant de la ville y'a une série de feux rouges (comme dans toutes les villes !) et une série de ronds-points (comme dans toutes les villes !). Et c'était encore l'embouteillage entre deux ronds-points. Ca n'avançait pas d'un pet de mouche. Patience patience. Ca avance un tout petit peu, avançons. Hop ça s'arrête. Oui bon, vous allez me dire qu' "aventure sexuelle" c'est exagéré si ça ne fait qu'avancer doucement…! On dira que c'était là, les préliminaires ! Encore une fois ça avance un tout petit peu, avançons un tout petit peu donc. Hop ça s'arrête. On est presque dans le rond-point, la classe.

Une nouvelle fois, ça avance un tout petit peu, hop ça s'arrête. Je freine. Et tout à coup, j'entends BAM, court, mais intense. Une Peugeot Partner venait d'enc…euh de rentrer dans l'arrière de ma voiture inopinément. Caca boudin ! Le monsieur il a pété ma bagnole ! On se gare un peu sur le côté, parce que provoquer un peu plus d'embouteillage ça risque de fâcher les gens. Avec Mamounette on sort de la voiture, j'ose pas regarder. Non je me cache les yeux. Ma mère me dit "Y'a rien". Petit joueur le peugeot Partner : ma voiture semble n'avoir rien par contre lui y'a un bout du moteur qui sort. C'est indécent ! Veuillez cacher votre radiateur, cela ne se fait point. Le monsieur, gentil comme tout, sorti lui aussi de sa voiture en rut, se confond en excuse, il a dans la main un constat d'assurance. Comme s'il avait l'habitude.

Il nous explique brièvement la situation. Comme ça avançait il avançait, mais au moment où il avançait ses lunettes sont tombées, alors bêtement il a voulu les ramasser, mais il avançait encore. Sauf que moi comme ça n'avançait plus j'ai freiné alors que lui avançait encore. Vous m'suivez ? Bref. C'était sa voiture de fonction, qu'il avait fait réparée pour un accident la veille, ça c'est pas de bol.

Moi ma voiture, elle ne semblait rien avoir. Et pourtant la facture du garagiste (payée par l'assurance du patron du monsieur qui a fait tomber ses lunettes) indiquait plus de 900 euros de réparation. Insidieusement, le coffre avait été plié, la peinture abîmée tout ça tout ça. Du coup coffre tout neuf, tout pimpant.

Sauf que y'a un Mais. Mais, un jour mon père a voulu repeindre le portail en marron caca. Oui. En marron caca. Et ce jour là, y'avait du vent. Et où il allait le vent hein ? Vers ma voiture. Splitch Splotch Splatch Sploutch. Du coup depuis j'avais une porte de coffre pleine de tâches de rousseur. On arrête pas le progrès, hein Micheline ?