C'est en l'an de grâce 2008 avant notre air de faux cul que Sylvestre, alors jeune gandin d'à peine trois cent quatorze ans fait pour la première fois parler de lui. En ces temps incertains, la planète va de mal en pille en que dalle. Une bande de crétins farcis jusqu'aux oreilles gouverne le monde. Ça et là les peuples se dégarnissent comme le front de leurs chefs adulés et sous la férule de quelques prétoriens soldés par l'industrie lourde, les frontières fluctuent, deviennent poreuses, se déssalsifient (Encore des salsifis ? pas possib !), les pointillées s'espacent, laissent perler la lie sur laquelle, Ahlala on fait sonner l'hallali, la terre est retournée et retournée encore et puis, sait-on jamais ? re-retournée. Les montagnes de brume s'affaissent, les océans de larmes débordent les côtes paradique où sur le sable se prostituent de fins enfants, plus fin encore que la poussière des plages du Sahel. Les fleuves charrient le lucre acide par lequel nous voulons ben qu'on nous asphyxie. La civilisation est à son apogée et nul ne chante plus que des chansons à croire. Le chômage régresse, le pouvoir d'achat progresse, l'industrie automobile se porte bien, les ressources sont inépuisables, l'imagination est au pouvoir, Dieu se rase les jambes depuis que ses créatures divines ont inventé le stétocaméopitémascopal/sécam à double lentilles hippoconductrices de chaleur à infra-basse luminosité intimiste. Ce qui permet aussi de voir si le voisin de palier pourrait éventuellement palier à une absence de papiers dûment rapportée au bureau civique le plus proche de votre domicile volontaire avec pré-méditation.
Volontaires !? Il nous faut des volontaires !? Volontaires ? Qui a des volontaires ??
C'était il y a assez longtemps ce temps et pour nous c'est difficile et même un peu impossible d'imaginer le monde que connut Sylvestre. Et pourtant, sans plus nous étaler, l'époque si l'on en croit les documentaires de TF1 fut un sacré merdier. Nous en avons froid dans le scaphandre, à hauteur de la nageoire dorsale plus précisément. Vous aussi, bien sûr !
Là où naquit Sylvestre ? Aucun écrit ne le stipule. Il fut enregistré par l'employé de la stipulation obligatoire sur les registres de la préfecture de police, pour délit de fuite et voie de faite sur le trouble d'une agente de la circulation dans l'exercice de ses fonctions. Bien qu'un peu perturbée l'agente dépose :
- Monsieur le juge, messieurs mesdames les commissaires, amis de partout. C'est donc à ce moment où je verbalisais un indélicat que le sus nommé Sylvestre m'arrive dessus, enfin, plutôt de côté si vouvoyezsej'veux dire ? Le suspect cherche à m'embrasser en soufflant dans un truc ... un peu comme un sexe de ... mais plus rapide à mirlitonner, si vous voyez ? Diapo suivante ! Alors là nous sommes avec les petits et Charla tout en haut de la dune, c'est pas très clair mais là, si vous vous approchez un peu, ce point noirte là c'est Charla, elle a son tailleur CC (Charla Charity, un joyau de sobriété sensuelle !). Bon, ses airs d'ahuris, mesdames messieurs les jurés (es) me l'ont bien fait repérer, il sentait fort de la bouche et ses baisers brûlants devaient sortir du micro-ondes, comme le petit dernier de mes voisins qui, vu la mine doit pas bien s'accrocher au plateau quand ça tourne. Et puis je dois préciser que quand il se fait nuit et qu'au mirador on frappe douze coups de schlague, c'est qu'il est minuit et qu'à minuit moi, j'ai fini ! Alors bien sûr la fougue de la rencontre, les Champs Elysées, la folie des rafales, les colonnes de chars d'où fusent joies et rires et cris d'alégresse, La remontée puis la descente puis la redescente et la montée ! OH Sylvestre vous cherchez à m'enivrer de vin de palmes ! Les tours de l'étoile, de la place de Jaude, du marché aux ânes, du champ de foire, de la ZI de la Boissière auprès Paris-musée. Mais voilà monsieur l'abbé, le jour bien vite est venu et nos amours, faut-il qu'il ... bernique ! Le sylvestre, fille de l'air qu'il avait joué, j'en ai bien de l'amertume, faut pas se le cacher et si de par le fait vous aviez quelques indulgence de rab, j'avoue que je me laisserai ben tentée...
De Sylvestre nous ne saurions rien dire sinon qu'il fut canoniser juste avant que le premier missile balistique n'ait touché le café où le mullah Nas el Rudin avait ses habitudes, du côté de Téhéran. Et puis un saint qui ne fait rien que nous rappeler que même avant l'ultime éblouissement il est de bon ton de présenter ses voeux, sa fiancée, ses parents et vous ferez vos propres listes de commissions, ça ne vaut pas tellement la peine d'aller lui réchauffer la toge avec des cierges.
Et pour pas donner l'air de raser l'iceberg en vain voici pour conclure une des histoires du Mullah Nasrudin dont on peut lire les profondes et lunatiques aventures dans toutes les bonnes boutiques où reste un libraire pas trop vissé devant un écran. Précision, le Mullah est l'animal de compagnie d'un âne comme je vous en souhaite, pour les jours où le Gas Oil vous boude.
Une après midi que les rues de la ville étaient paisibles et que les commerçants regardait l'horizon en quête d'un slogan ravageur, le Mullah vétu comme à son habitude de l'éclatante blancheur de ceux que de noirtes pensées assaillissent et qui ne guérissent pas ça à la vitamine C mais philosophent à tue-tête à qui veut bien leur faire l'aumône d'une oreille. Le Mullah qui avait des lettres, s'en allait grommelant, juché sur son âne (N'allez pas croire que les ânes ont pour amis de ténébreux mullah vétus de blanche robe et de babouches assorties. Ou alors c'est que vous nourrissez des sympathies louches pour les nombreuses théories du complot ... baudets'in black !) quand un ami, les importuns sont partout, l'interpelle en ces termes : "Eh mullah ? Serait-ce que ce matin Dagobert tu croisas et que de sa mise pour le moins culottée tu t'inspira pour cette sortie ?". Le mullah, que la courtoisie talonne sort de sa ténébreuse rêverie et toise ce cher et vieux complice de tant de joutes jaculantes : Qu'est-ce mon frère ? La robe que tu convoites ? Les babouches qui te font saliver la voûte plantaire ? Ou l'âne dont les reins font envies à tes réserves de grain ? C'est bien à propos de l'âne mullah, tu y es confortablement monté mais il me semble que c'est à l'envers." A ces mots là le mullah se retourne jusqu'à voir qu'il est vrai, la tête de son âne pointe vers Washington alors que tout dans le sens des babouches indique qu'il va lui vers Moscou, en quelque sorte : "Ah oui ! Mais cela n'est rien, rassures-toi et Dieu soit loué pour la sympathie que tu nous porte à l'âne et à moi mais vois-tu ce matin en sortant j'ai omis de lui dire où nous allions. Il doit être un peu perdu, voilà tout."