Je me souviens de mes non-cours de piano. J’avais 9 ans et j’allais le jeudi matin – jour des enfants, à l’époque - chez mon professeur qui habitait une grande maison au fond d’un parc ; et au milieu du parc, un cèdre singulier dont les longues branches arrivaient presque au deuxième étage de la maison.
J’aimais jouer du piano, mais j’aurais voulu jouer « comme ça », sans travailler, j’aurais voulu qu’un miracle se produise, j’aurais voulu être « douée » ! Mon professeur - une dame sympathique et dotée d’un certain humour, si je me souviens bien - sans doute lassée de me répéter les mêmes choses, a fini par se plier aux règles que ma « paresse » lui a insensiblement fixées : c’est elle qui jouait, et moi qui l’écoutais…
J’ai arrêté le piano à 11 ans. J’ai essayé de recommencer à 16 ans, puis à 42 ans, mais le passé resurgissait. Je ne désespère pas d’y arriver… un jour…