Hier après-midi, je suis passée à l'auto-école, comme on me l'avait demandé au téléphone samedi. Ah ! Je suppose que tu as dû affronter les regards moqueurs... A ce que j'ai entendu dire, ils aiment les potins, dans ton auto-école, surtout quand il s'agit de médire sur les élèves ! Ah ah ! C'est là qu'il faut être malin ! C'est à dire ?
Ca fait deux ans que je suis dans cette auto-école. Je commence à en connaître le fonctionnement. Pour passer inaperçu, il faut éviter l'heure de pointe, c'est à dire n'importe quelle heure située entre moins dix et dix. Ah ? Oui. A ce créneau là (si je puis dire...), c'est l'heure où les monos se retrouvent pour leur (très longue) pause cigarettes, plaisantent avec la secrétaire et racontent les bêtises de leurs élèves à grands renforts de "ah je te jure, y en a, on les tuerait... Vivement qu'il ait le permis, celui-là, tiens, j'en serai débarrassé !" (et même pas tout bas, en plus...). Oh la la... Tu ne devrais pas rouler des yeux si surpris, j'en ai déjà parlé ici. Oui, bon, ne m'en veux pas d'avoir quelques trous de mémoire, nous avons eu tant de conversations ! Certes. Bref.
J'ai donc évité le créneau que je viens d'évoquer. J'ai pointé mon nez entre 15 h 15 et 15 h 20. Il n'y avait PAS UN CHAT. Et en plus, comble du soulagement, je ne connaissais pas la secrétaire derrière le bureau, ce qui signifie, très logiquement, qu'elle ne me connaissait pas non plus. C'est donc avec un grand sourire que j'ai payé les 265 euros que je devais à l'auto-école. Quoi ?! Tout ça pour les trente-cinq minutes d'examen ?! Grand Dieu, non ! J'avais quelques leçons à payer en retard. Et puis avec la présentation au permis, ça monte vite... Ouf... Enfin ça reste cher quand même, Victor ! Oui, c'est vrai, pardonne-moi.
Bref. Je suis rentrée chez moi le coeur léger, sous le soleil. Incroyablement (et provisoirement) soulagée. Il ne devrait pas en être ainsi... Hein ? Mirabelle, tu ne devrais pas avoir honte en franchissant le seuil de ton auto-école. Non, tu ne devrais pas. Tu n'as pas à te sentir en position d'infériorité. Tu as accumulé trop d'appréhension, trop de peurs... Il faut absolument évacuer ça avant jeudi !
Tu n'as pas tort. Il est vrai que je redoutais de me rendre à l'auto-école hier, même si je savais que j'y resterai une dizaine de minutes, le temps de tendre mon livret, remplir le chèque et dire au revoir. Mais comment dire... C'est irrationnel. Il va bien falloir pourtant renverser cette tendance si tu veux avoir une petite chance pour jeudi !