Paphnuce, le disciple de Macaire d’Alexandrie, nous racontait qu’un jour une hyène, ayant pris son petit qui était aveugle, l’apporta à Macaire. Ayant heurté de la tête la porte de la clôture, elle entra, alors qu’il était assis dehors, et elle jeta le petit à ses pieds. Le saint, l’ayant pris et lui ayant craché sur les yeux, fit une prière et, sur-le-champ, le petit recouvra la vue. Puis la mère l’allaita, le prit et s’en alla. Le lendemain elle apporta au saint homme la toison d’une grande grande brebis ... Et quoi d’étonnant si Celui qui a adouci les lions pour Daniel a rendu intelligente aussi la hyène ? Le disciple disait aussi que, depuis que Macaire avait été baptisé, il n’avait jamais craché par terre, et cela faisait soixante ans qu’il était baptisé. Quant à son physique, il était un peu court, glabre, n’ayant de poils que sur la lèvre et au sommet du menton car, par suite d’un ascétisme extrême, les poils de la joue ne lui avaient pas poussé. Un jour que j’étais dans le découragement, j’allai le trouver et lui dis : « Abba, que faut-il que je fasse ? Les pensées m’affligent en disant : Tu ne fais rien, va-t’en d’ici. » Et il me dit : « Dis-leur : Moi, c’est à cause du Christ que je garde les murs. »
évêque Pallade : vies d'ascètes et de Pères du désert