Quand j’ai eu connaissance de ce thème, j’étais emballée.
Toute de suite, je me suis dit que j’allais parler du jour où j’ai quitté la France pour traverser pour la première fois l’Atlantique, changer de continent pour aller vivre trois ans au Maroc.
Et puis, j’ai pensé à d’autres journées extraordinaires comme le jour de mon mariage
Ensuite, j’ai commencé un acrostiche, songé à un poème.
Mais rien ne venait, soit parce que je n’avais pas envie d’écrire sur une de ces journées à ce moment-là, soit les mots ne sortaient pas tout simplement.
La page blanche… pour un sujet qui m’emballait, c’est trop fort alors que je travaille sur des sujets d’ateliers virtuels… qui ne m’emballent parfois pas au départ…
Peut-être la pression de l’atelier réel, face à des gens réels….
Bref, je cherchais, cherchais… et je me disais que j’allais arriver sans rien à vous lire.
Puis en lisant hier soir, j’ai eu l’idée, au lieu de parler d’un jour extraordinaire du passé, de me placer dans le futur … ou plutôt le conditionnel.
Car finalement, une journée pas comme les autres, une journée pas comme les 11680 (environ) autres depuis que j’ai appris à lire.
Pas une journée depuis ce moment béni où je n’ai pas lu, où que je sois, quoiqu’il arrive.
Je ne m’amuserais pas à compter les heures passées en bibliothèque à lire, à feuilleter, étudier, chercher, prendre des notes.
Je ne compterais pas les moments délicieux passés dans les librairies de France, du Maroc et d’ailleurs, souvent sans acheter, juste effleurer du regard les nouveautés, me remettre en mémoire mes classiques.
Pas une journée sans un livre, un journal ou un magazine pour les trajets en train, tram, métro, pour les attentes chez le médecin, dans les administrations.
Pas un sac, une maison, un appartement, un déménagement, un voyage sans un recueil de poésie, un polar, un essai, un roman.
Même lorsque je rentre très tard, après une longue soirée, même au petit matin, cinq minutes au moins avec un livre, quelques lignes seulement parfois avant de m’endormir.
Mes livres compagnons de bonheur, de mélancolie, de déprime, d’insomnie.
Une journée pas comme les autres serait une journée où je ne m’angoisserais pas avec un suspense, où je ne m’enchanterais pas d’un poème, où je n’apprendrais pas avec un essai, où je n’informerais avec un journal ou un magazine, où je ne m’évaderais dans un roman.
Une journée pas comme les autres serait une journée sans lire.
16 décembre 2008