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Matin Fantôme
Publié le 17 décembre 2008 par Nathalie Seguenot
Matin fantôme. Blême. Sur ma vie, champ dépouillé. Sursis. Je me coquelicot sur le cœur. Tâche qui pleure. Sur mes joues pâles l’éclat de l’astre se divulgue. Poupée transparente aux infamies comme aux joies d’ici. Je me sens diaphane.
Ce matin fantôme, je laisse mon tombeau m’illuminer de sa lumière volcan. Rubis éclatant. Mes veines s’ouvrent à la peur, au néant, à cet avenir imposteur. Je ne me sens plus soupirer. Mon incendie s’en est allé.
Alors pour conjurer le sort de ce matin fantôme, je pense à toi. Pensées fertiles. Hostile gravure sur ce passé oublié. J’attache mes souvenirs à venir sur tes cils sourire. Tes baisers avalent lymphe caviar, le souffle de ma vie renaît.
Peut-être mes espoirs sont-ils vains ?
Pendant que je m’épanche à tes pieds, madone à l’histoire crucifiée, mes tourments se vapeur du soir. Brouillard. Un zest Fragonard. « Les Progrès de l'Amour dans le cœur d'une jeune fille ». J’étais l’opale entre tes mains, cœur énigme pour l’anonyme. Suis devenue Femme gourmande enlacée de tes soupirs.
Alors qu’importe le devenir. Qu’importe ce matin fantôme qui ment à mes désirs. Je m’importe en toi, fruit de mes rêves de soie. Sache retenir mes larmes et pleurer mes rires d’enfant. Mon cœur clémentine s’effeuille à tes délires.