Psychothérapie expresse

Publié le 18 décembre 2008 par Emanu124

Certains d'entre vous réclament de voir ma tête (quelle erreur !). Ce à quoi j'ai répondu par la négative.

Sinon après les copains de mes fils vont pouvoir dire "ta mère en photo sur internet"..

En revanche, j'accepte dans ma grande mugnificence de vous livrer quelques recoins de mon caractère.

Et je vous préviens, c'est pas gagné non plus, car :

  • Je ne suis pas une bonne mère : j'ai fait deux gosses dans un moment de pic hormonal. Depuis, à part les engueuler copieusement de temps à autre, et leur reprocher de m'avoir fait atrocement souffrir lors des acccouchements, je les laisse plus ou moins se débrouiller. Je refuse de les couver et je suis plutôt contente quand ils partent courir le guilledou. Ils se vengent en me confondant avec un distributeur bancaire.
  • Je ne suis pas une bonne épouse : j'en fiche le minimum à la maison - TOUTES les tâches ménagères me gonflent, y compris la cuisine ; j'engueule mon mari en lui disant notamment qu'il s'habille comme un réfugié roumain ; j'oublie systématiquement TOUS les anniversaires de mariage ; je pars faire la java avec mes copines voire en vacances toute seule ; et il m'arrive fréquemment au bout de 25 ans de vie commune de penser "mais quand est-ce qu'il va se tirer faire un truc avec ses potes". Pas de bol, il n'a pas beaucoup de potes et si je ne lui dis pas "on bouge", il ne se passe pas grand-chose. Je ne supporte pas qu'on me glue, et ça vaut pour mon mari également. Il me faut de l'oxygène.
  • Je ne suis pas une bonne fille : j'engueule EGALEMENT mes parents. Surtout ma mère. Quand elle fait n'importe quoi. Et elle fait souvent n'importe quoi, genre goûter de la beuh à 78 ans ou ravager une boîte de chocolat d'un kilo en moins de 6 minutes.
  • Je ne suis pas un bon pilier de famille : venant d'une famille réduite à sa plus simple expression dont les quelques membres restant sont copieusement cinglés, j'ai longtemps envié les grandes tablées constituées de multiples oncles, tantes et cousins à des degrés divers. Aujourd'hui, plus du tout. J'ai trop entendu d'histoires de familles calamiteuses pour envier quoi que ce soit. C'est même carrément l'inverse. Les quelques réunions de familles annuelles me gonflent à un point phénoménal. Ecouter des histoires très moyennement intéressantes de gens avec qui je n'ai que finalement peu d'atomes crochus me donne le sentiment de perdre mon temps. Et du temps, j'en ai de moins en moins a perdre, alors...
  • Je ne suis pas une bonne salariée : très jeune, j'ai fait miens deux principes que mon père m'a inculqué très tôt
    • 1. Tu es un mercenaire : tu es payée pour faire ton boulot, donc tu le fais bien. Pour le reste, pas de sentiments
    • 2. Dans une société, plus on affiche et on parle de valeurs, moins il y en a. Partant de là, les blablas d'entreprise me passent largement au-dessus du crâne et "tous ensemble dans un même élan pour le bien de brother & brother" il y a belle lurette que tu me le fais plus avaler...
  • Je ne suis pas une bonne copine : faut pas m'appeler quand le film démarre et que je suis lovée dans le canapé ou que je suis en pleine rédaction d'un billet BRILLANT ET INTELLIGENT. Surtout pour me raconter "beeeuuuuh, il m'a trompée, je vais mourir, qu'est-ce que je dois faire....". Tu risques de te prendre "ben quitte-le et arrêtes de te pleurer sur tes escarpins, Germaine. Bon salut, j'ai un truc sur le feu". En revanche, si tu as des potins croustillants, je prends. J'adore faire radio-moquette. Surtout au détriment des autres.
  • Je ne suis pas une bonne politiquement correcte : aaaah, le politiquement correct, ma bête noire. Ecoute, coco, c'est pas parce que tu appelles un handicapé moteur un "déficient de la position horizontale" ou une moche un "physique ayant du caractère" que ça va changer quoi que ce soit. Au contraire c'est encore plus cruel parce que de toutes façons, la moche elle reste moche, et le handicapé, handicapé quoi que tu leur dises. Le mieux que tu aie à faire c'est de proposer au handicapé de le balader dans sa chaise roulante ou d'accompagner la moche faire un relooking.
  • Du coup, je ne suis pas une bonne hypocrite NON PLUS. Ne me demande pas de faire des courbettes à quelqu'un que je déteste. J'ai déjà du mal à le cacher, alors... J'y arrive tout juste au boulot, mais VRAIMENT par nécessité vitale. Cire-pompes, c'est juste pas possible. Faire des calculs politiques, non plus. Me copiner avec des gens par intérêt ENCORE MOINS. Du coup, j'ai un "réseau" comme on dit pas très actif parce que uniquement constitué de gens que j'apprécie et qui n'ont pas toujours des situations professionnelles ou sociales très en pointe... En plus j'ai HORREUR de demander des services... Je préfère me débrouiller.
  • Je ne suis pas une bonne socialement responsable : donne moi une grande cause avec flonfons et trémolos, et généralement, je te tourne le dos et je me casse. Charité bien ordonnée commence par soi-même et d'une ; et de deux, je me méfie terriblement de ceux qui mettent trop en avant leurs bonnes actions. Si je veux faire quelque chose c'est PRIVE et SPONTANE. Et je n'ai besoin de personne pour lui agiter mon don sous le nez. Le pire du pire dans ce registre ce sont les enfoirés... Qui sont vraiment des enfoirés, parce que présents pour se faire leur pub. S'il faut aider les restaus du coeur, ce n'est certaintement pas en achetant leur disque que je vais le faire.
  • Je ne suis pas bon public : je ne SUPPORTE pas la médiocrité dans le domaine artistique. Ca me rend dingue. Quant on est un artiste on ne fait pas les choses APPROXIMATIVEMENT. C'est pour ça que je tape sur des types comme BENABAR ou RENAN LUCE ou CHRISTOPHE MAE qui nous ENTUBENT avec leurs pauvres paroles minables et leurs mélodies à 2 balles. Ces types se fichent du public en se prenant pour des caïds. Même chose pour Marc Lévy (pour ne citer que lui) en littérature ou quelques réalisateurs français dit "introspectifs" comme Arnaud Desplechin (mon dieu que ses films sont chiants) qui pensent qu'ils sont Truffaut et endorment les 4 spectateurs qui vont les voir. Et je me fiche complètement de savoir qu'ils ont du succès. Dans 10 ans personne ne s'en souviendra plus. Vous verrez. Seul le vrai talent passe l'épreuve du temps.
  • Je ne suis pas une bonne calme : tout m'énerve, tout le temps à jet continu. Les gens, les cons, Sarko (oups, j'ai associé Sarko à con), la vie, les voitures, les sentiments, l'actualité, l'administration, la paperasse, la discipline, la hierarchie, la télé, pas de télé, l'ordinateur, pas d'ordinateur, mon chat, les enfants des autres, les miens, les fêtes de fin d'année, les fêtes de début d'année, et j'en passe. Du coup je bouillonne en permanence. Ca fatigue tout le monde. Ou alors je boude dans mon coin. Ca fatigue tout le monde encore plus.

Ajoutes-y le fait que je n'ai AUCUNE culpabilité à ne pas être une bonne quelque chose +  un GROS zeste de maniaco-depressivo-angoissée, susceptible, paresseuse, rancunière, grande gueule, colérique, égocentrique, lunatique, infantile et tu as un bon aperçu de mes talents...

Bon, sur ce coup là je pense que j'ai réussi à perdre TOUS mes lecteurs.

Il ne me reste donc plus qu'à fermer ce blog et à en ouvrir un sous un autre pseudonyme...

Mais moi, la psycho expresse, du coup, ça va drôlement mieux, et vous ???