Magazine Journal intime

Son trop fort

Publié le 22 décembre 2008 par Annonymise
Je lis de plus en plus souvent ce genre de message dans les professions liées au son.
Beaucoup d'ingénieurs-son (des vrais) me confient que leur conditions de travail deviennent de plus en plus périlleuses. Le réalisateur Patrick Rebeaud fait un constat juste et accablant sur cette montée crescendo du volume sonore avec les conséquences désastreuses que l'on sait pour toute une profession. La "vénération de la puissance et du volume" qu'il observait en 2006 s'est muée en goût suicidaire après les fausses campagnes de prévention des odieux audiotartuffes. Plus grave encore, ce qui allait de soit (une diminution du volume) se transforme en croisade contre les irresponsables qui oublient leurs bouchons en mousse. Une moralisation débile qui ne fait qu'encourager les écarts adolescents. Quoi de plus excitant que de braver les interdits qui fleurissent partout ?
Les audiotartuffes que sont Agison ou Peace an lobe essayent de nous persuader que le son trop fort est un peu comme le sida, il suffirait simplement de mettre une capote quand c'est hard...
TROP FORT ?
Publié le 17 mars 2006
Le plaisir de l’écoute du son est-il sur le point d’être définitivement et collectivement enterré au profit d’une vénération de la puissance et du volume?
En fréquentant les lieux publics, on peut en conclure que oui. Nos oreilles n’ont quasiment pas droit à la subtilité, à la nuance, à l’alternance ludique des silences et des bruits. Désormais, c’est à fond la caisse. Phénomène étrange, car lorsqu’on interroge les usagers, clients, spectateurs de tous âges, ils sont unanimes pour dire que “le son était trop fort”.
Où sont donc les demandeurs de saturation?
Pas sur la scène, non plus. Je me souviens d’un ami, batteur dans un groupe rock, après l’un de ses concerts, avouant qu’il en avait pris plein les oreilles pour cause de sonorisation excessive.
Ainsi, ce débordement de décibels, personne n’en veut?
Et ne parlons pas des pathologies irréversibles qui parfois en découlent. Les acouphènes ont de l’avenir.
Une idée: on devrait créer une sorte de label. Un petit logo représentant une oreille protégée par une main.
Ce signe serait placé à l’entrée des lieux accueillant le public et répondant à des critères précis. Des mesures seraient effectuées régulièrement par une commission composée d’artistes, de techniciens et des médecins qui décideraient d’un niveau au delà duquel un son n’est plus acceptable.
Le spectateur de concerts, l’usager de transports, pourraient alors faire leurs choix en tenant compte de cette information.

Patrick Rebeaud

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