Magazine Journal intime

Volver a los diez y siete (1)

Publié le 27 décembre 2008 par Lephauste

Cette terre qui sans doute était le rêve d'un dieu aux milliards de voix survivantes, passait son chemin dans le coeur des hommes et faisait au ventre des femmes du mystère pour au moins l'existence de chacun d'entre nous. Elle était plate, semble-t-il et à son bord nous étions le fruit et la sève qui jamais ne se tarit, les racines que ciel recueillait et les fleurs dont nous étions les destinataires timides recevant les brassées de l'aube. Elle était plate et cela nous plongeait dans les mythes d'une chute inlassable, d'un jardin où il faut bien l'avouer nous ne cultivions rien sinon que sans heurts nous y déambulions, dialoguant avec l'infime et l'infini. L'intime et l'étrangeté d'y vivre. D'une chute inlassable qui nous fit nous envier les uns les autres et construire des théories satisfaisantes. Ronde donc elle devint et geôle et territoires finis et tribus et peuples et dans l'errance nous nous plongeâmes et nommant découvertes ce que la conquête nous offrait à asservir. Ronde donc et couverte de sel pour les blessures et de sables pour les sections du temps compté et harnachée bientôt comme la machine de guerre dont nous fûment follement amoureux. Jusqu'à ce que parmi les milliards de voix survivantes certaines se lèvent de nos cendres et n'aient plus en guise de paroles que des ordres à donner et du rêve d'un dieu à faire sourdre l'envie de posséder et du jardin d'en détenir les clefs.

(1) : Chanson de Violeta Parra, qui chaque fois que je l'écoute me donne à penser que l'homme n'est pas la matière première de sa servitude puisque si il le veux, il en est la fin. Merci à madame Susana Lago de me l'avoir rappelé, cette chanson. Ce court texte lui est dédié.


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