Lettre ouverte à Nicolas Sarkozy pour lui expliquer le capitalisme

Publié le 29 décembre 2008 par Saucrates

Réflexion une (29 décembre 2008)
Autre sujet qui me semble important d'aborder dans ces derniers jours de l'année 2008, à quelques dizaines d'heures de l'avènement de cette nouvelle année 2009, et que je poursuivrais l'année prochaine ... Expliquer à Nicolas Sarkozy ce que représente ce capitalisme qu'il défend si énergiquement, et dont il profite si visiblement aux yeux des médias et de son électorat ...
Parce que je ne pense pas que Nicolas Sarkozy soit si fondamentalement différent de moi-même ou de nous tous, car nous avons vraisemblablement tous, plus jeunes ou encore récemment, souhaité être immensément puissants et riches et diriger la France depuis l'Elysée, même si nous n'en rêvions pas à nous rasant chaque matin.
Parce qu'en fait, je le comprends, Nicolas Sarkozy, et qu'il est vraisemblable que, dans d'autres circonstances, en présence d'autres enchaînements de vie, d'autres rencontres sociales, d'autres expériences, il aurait pu être moi et moi, j'aurais pu devenir lui ... Et pour cette raison, il me semble important de lui rendre compte des expériences que j'ai eues, qui m'ont conduit du côté opposé du capitalisme dont il s'est fait le hérault. Je vais donc essayer de lui expliquer le capitalisme tel que je le vois, tel que je le vis, tel qu'il aurait également pu, en d'autres circonstances, le vivre ...
Que représente donc le capitalisme aux yeux d'une personne qui n'est pas relativement riche comme Nicolas Sarkozy, qui ne peut pas profiter des yachts et des avions personnels des riches propriétaires des plus grands groupes français, qui ne peut pas s'offrir ses repas dans les chers restaurants de Paris (et qui parfois ne peut même pas manger tout court si ce n'est à la soupe populaire ou aux restos du coeur ...), et qui a parfois des difficultés à boucler des fins de mois difficiles ?
Je crains que Nicolas Sarkozy en ait une vision tronquée, limitée, à ses seules expériences de la vie ... Lui qui alterna les postes de ministre, d'élu et de responsable politique ... et qui dans les pires moments de sa vie, fut presque contraint de partir travailler dans la Compagnie financière de Rothschild (où il aurait quand même eu un beau poste à responsabilités) comme avant lui Georges Pompidou et Edouard Balladur, avant de préférer redevenir avocat d'affaires ... Ce qui le conduit par exemple à défendre l'idée de 'travailler plus pour gagner plus', sans qu'il puisse comprendre que dans la vie réelle, pour l'immense majorité de ses concitoyens, ce choix ne leur est pas laissé librement, et que travailler le dimanche ou la nuit ne leur offrira pas une vie meilleure ... Et sans qu'il puisse comprendre que l'immense richesse de ses amis milliardaires, leurs yachts, leurs avions Falcon et leurs haras, s'expliquent dans la réalité par la misère et la pauvreté dans laquelle ils maintiennent leurs salariés, pour en faire profiter lui-même, Nicolas Sarkozy, et quelques autres hommes politiques importants ... Et que sans cette misère, il n'y aurait pas non plus, dans la même mesure, cette opulence dont il profite sans en connaître le prix humain.
Voilà ce que j'essaierais de faire comprendre à Nicolas Sarkozy, car il aurait aussi pu être à la place de ces pauvres-là, si la vie avait été différente, s'il avait eu un peu moins de chance, s'il n'avait pas croisé la bonne personne à un moment de sa vie, s'il était né d'une autre mère, d'une autre race, dans l'appartement d'en face ou d'en dessous, lorsqu'il a été conçu ...
Saucratès