Aieeeuuuh ! En gros j'ai repris le boulot hier après 1 mois et 20 jours de repos obligatoire. J'ai commencé par une trépidante matinée dans mes rayons (6h30-10h30). J'ai réorganisé ma réserve, retrouvé mes bouteilles, mon organisation. Puis hier après-midi, 15h-19h30 j'ai retrouvé les joies d'être caissière. D'un côté je me suis fort bien amusée avec tous les clients.
La vieille commère du village s'est empressée de venir me demander si c'était bien vrai que j'avais eu un accident de voiture et a ajouté qu'elle aussi elle avait eu un accident en allant ramasser des figues et que du coup elle avait été un mois sans rien pouvoir faire. Elle a ajouté que du coup c'était son fils qui venait avec un "Vous le connaissez mon fils hein ?". J'ai dit oui, même si je ne vois pas du tout qui c'est ! Sinon elle aurait commencé à me le décrire et on était pas rendu !
Un peu plus tard, une cliente me dit "Oh, bonjour ! Ca faisait longtemps que je ne vous avais pas vue ! C'était bien les vacances ?". Euh, bah, quand on est pas au travail parfois, c'est qu'on est pas en vacances. Je lui explique rapidement qu'un fossé s'est mis en travers de ma route et qu'il m'a fallu tout ce temps pour m'en remettre. Elle m'dit "Oh, bah ça aurait été mieux des vacances quand même !". Je ne vous le fais pas dire madame.
Juste derrière y'avait le pharmacien du village où je travaille. Il est super gentil, super rigolo, ce qui fait que c'est toujours chouette quand il passe à ma caisse. Comme il n'y avait plus personne derrière il a commencé à papoter. Et oui, c'est parfois un des avantages d'être une caissière sociable, on peut se permettre des moments amicaux avec les gens et des fous rires ! Il me dit "Alors, vous avez du être bien blessée pour rester tout ce temps chez vous !". Je lui dis "Oh, pas grand-chose, juste une côte cassée, des contusions coriaces à la poitrine à cause de la ceinture". Il me répond "C'est que c'est pas rien une côte cassée et tout le reste, il faut du temps ". Je lui dis "C'est surtout que j'travaille au rayon liquide et en caisse, la manutention aurait été trop difficile". Et là, il commence à me raconter une anecdote concernant ses jeunes années. Allez parce que c'est vous, je vous la raconte ! Il venait d'avoir 18 ans, il était beau comme un pharmacien (bon, ok je conçois que tous les pharmaciens ne sont pas forcément beau relativement à vos goût, mais celui là, il est plutôt charmant), fort comme un homme. C'était l'été évidemment et il travaillait au rayon liquide. (oui dans la chanson, y'a des histoire d'automne et de rimel sur les yeux mais c'est pas la même chanson !) A l'époque, les bouteilles de vin étaient livrées dans des cagettes à cases (une case pour une bouteille, vous aviez deviné non ?), et monsieur le futur pharmacien a dès le premier jour cassé une cagette de 12 bouteilles en la retournant sur lui. Evidemment il pua la vinasse toute la journée. Et pour couronner le tout, son patron lui a retiré de son salaire. A savoir qu'aujourd'hui, c'est strictement interdit comme sanction ! Le patron n'a absolument pas le droit de donner des sanctions financières. Heureusement, parce que y'a des semaines où j'ai des gants de boxe à la place des mains, et les bouteilles volent.
Et puis à la fin de la journée une petite vieille toute marrante est passée. On a bien rigolé. Je lui ai fait plein d'blagues à deux balles. "Y'a deux salades dans le paquets hein !" me dit-elle. "Oui oui, j'ai vu, c'est pour ça que je vous en ai comptées trois !". Elle rit aux éclats. Elle me demande les chocolats belges qu'elle a pris pour ses enfants sont bons. Je lui répond " Ils doivent être bons, en général c'est pas bien mauvais ça ! ". Elle réplique " Bon je vous fais confiance alors !". J'ajoute : "Si jamais ils les aiment pas, vous me les ramenez, je m'en occuperai moi !". Elle rit de bon cœur et me dit que c'est d'accord. Pourvu qu'ils ne les aiment pas ! Elle me demande si y'a moyen d'emballer ses boites de chocolat dans du papier cadeau. Je demande à ma collègue qui est libre. Pendant qu'elle y va, la vieille dame me dit qu'elle aimerait bien une nappe. Oui, on a de la nappe sur un présentoir où y'a plein de rouleaux différents. Elle regarde les nappes avec des fleurs. Elle me dit "Les fleurs c'est beau, mais tout le monde n'aime pas les fleurs, ça va peut être pas leur plaire, c'est trop fleuri". Je lui montre les nappes de l'autre côté du présentoir. "Oh une nappe avec des canards ! " dit-elle enjouée. "Ah oui ! Elle est sympa celle-là ! En plus parait que quand on l'écoute de près elle fait coin coin". Elle me répond "Mais y'a trop de canards". Et là, je lui dis "Sinon, on colle des canards sur la nappe à fleur comme ça y'a les deux !". Et là je me suis dit qu'elle devait vraiment me prendre pour une folle. Au final, elle n'a rien pris en nappe parce que c'était trop cher. Je la comprends, à 13 euros 90 le mètre, y'a de quoi réfléchir 4 ou 5 fois !
Malgré tout ces moments fort joviaux, une douleur qui me semble musculaire dans le sein droit et le bras m'a rappelé sur la fin de la journée et ce matin que je sortais de convalescence. Le docteur avait raison, guérir d'un accident à la con, c'est long et c'est tout aussi con !
Gersicotti Gersicotta aime les ruines !
Pondéralement vôtre aime les statues !