Je m'endormais tranquillement sur mon état baleinesque, banal quotidien ponctué d'oedèmes des chevilles, brûlures d'estomac et descente de bébé.
Descente de quoi ?
De bébé, oui oui.
Accompagnée de moultes douleurs de bidon, le 24 décembre, à plus d'une heure de route de la maternité.
Sauf qu'on m'avait pas prévenue et que j'ai cru que j'allais avoir un petit jésus.
Mais moi je voulais pas d'un petit jésus, je voulais pas accoucher dans un hôpital déserté par le personnel médical, je voulais pas être responsable du gâchage de réveillon bel-familial (M. PetiteGraine et moi n'étant pas véhiculés autrement que par des vélib, il aurait fallu que quelqu'un passe sa soirée sur la route et dans les embouteillages pour une peut être fausse alerte. J'adooooore ce genre de responsabilité), je voulais pas accoucher sur la bande d'arrêt d'urgence ou sur le périph embouteillé, je voulais pas je voulais pas je voulais pas.
Heureusement, le bébé a senti qu'il serait mieux pour tout le monde de commencer à être un peu obéissant (au bout de 10 heures de n'importe nawak dans mon ventre quand même), et il s'est contenté de descendre dans mon bassin.
Ca a l'air bête comme ça, mais mine de rien ça libère de l'espace en haut du côté de l'estomac, et ça m'a permis de pleinement profiter des agapes noëlliennes. Gentil bébé.
Depuis cette bonne blague de noël dont on parlera longtemps (10 heures avec le chéri et la belle famille qui se demande plus ou moins discrètement si oui ou non on va accoucher ce soir, c'est loooooong), j'ai eu l'occasion de croiser du personnel médical à qui j'ai raconté tout ça.
Or il semblerait que le bébé soit effectivement descendu ("oooooh je sens sa tête !!") (Faisez avec moi : biiiiiiiiiih), mais qu'en plus mon corps se prépare à la suite. Si, si, vous savez, cette suite que j'essaye d'occulter, celle racontée par Florence Foresti, celle qui est gore, et qui n'est que le début de la grande aventure, que je sais pas ce qui me fout le plus les pétoches entre l'extraction du chapon de noël par mon petit trou à moi que j'ai, ou la perspective de la vie à trois et des responsabilités qui l'accompagnent qu'on en a pris pour toute la vie paraît il - oh my god, et elle est où la touche Cancel, le Control Z, là ??
Je vous passe les détails qui se cachent derrière le pudique "mon corps se prépare", celles qui l'ont vécu comprennent, et pour les autres gardez l'appétit c'est le réveillon, hein.
Voili voilà.
Tout va bien.
C'est pour bientôt quoi.
Ou pas, pasque les bébés et les aliens sont des êtres farceurs qui peuvent te la jouer "magne toi à finir ma chambre et à boucler ta valise pasque j'arriiiiiiiiiive", alors qu'en fait ils trainent gravent en route et finissent par se pointer en retard, hein.
(on occultera si vous le voulez bien le fait que la sage femme ait bien rigolé quand j'ai émis cette hypothèse)
En tout cas je serre les jambes jusqu'à lundi, pasque la perspective du 31/12 aux urgences maternité et d'un accouchement par du personnel en sous effectif et plus ou moins imbibé de champagne (ben zavez jamais regardé Urgences ??) ne m'enchante guère.
Non, non, ce n'est pas le bruit d'un parteau piqueur qu'on entend en fond sonore, c'est juste le claquement de dents doublé du claquement de mes genoux.
Bonne soirée à ceux qui festoyent, à ceux qui serrent les dents, à ceux qui serrent les jambes, et à ceux qui devront quand même accoucher ce soir....