Tous les diocèses de l'Église russe sont en effervescence.
Chaque diocèse doit élire trois délégués au Concile local de l'Église russe qui aura lieu à Moscou à la fin du mois : un représentant du clergé, un représentant des moines et un représentant laïque.
Sur les sites du Patriarcat et d'autres sites russes, on peut trouver les noms des délégués élus dans différents diocèses de Russie. Pour l'Église hors frontières, les règles sont semblables, mais les noms des délégués sont collectés au fur et à mesure au Synode, et seront transmis au Patriarcat avant le 15 janvier.
Tout ne se passe pas partout comme il faudrait. Le diacre André Kouraïev fait un compte rendu acide des luttes d'influences lors de l'élection des délégués du Comité de l'enseignement qui regroupe les recteurs des séminaires, des instituts et des académies de théologie. En gros : la province, qui ne possède pas de théologiens de haut niveau, a évincé les théologiens de la capitale.
Pour ce qui concerne les représentants du monachisme, il faut préciser que, à la différence des Conciles de l'Église hors frontières (ce qui avait causé une réaction disproportionnée des moniales du couvent de Lesna), les moniales peuvent également être élues.
Le diacre Kouraïev, dans son article, donne l'argument suivant :
« Imaginez que les candidats des moines soient élus de cette façon [selon des critères régionaux et non de qualités personnelles] lors d'un congrès. "Voici, ce skite est très éloigné, au bout du monde, c'est pourquoi il faut, précisément, qu'un moine vienne au Concile de ce lieu !" Et qu'en est-il de ce moine ? Que fait-il au bout du monde ? Prie-t-il ou se saoûle-t-il [hum, hum...] ? Est-ce un jeûneur ou fait-il la fête avec les sponsors ? — ce n'est pas important. L'essentiel, c'est que la région soit sympathique. Et loin de Moscou. Mais qu'il puisse y avoir un ascète dans le centre, et même au centre de tout — le monastère Saint-Daniel [à Moscou], c'est aussi sans importance : "Peut-il y avoir quelque de bon venant de Moscou ?! Votons pour les régions et non pour des personnes !" Une telle décision prise au sein d'un congrès serait un affront à l'égard du monachisme. Mais cracher au visage des théologiens est possible... »