Finalement, Paul lui dit : « Tu sors, ou bien je m’en vais le dire au Christ. Par Jésus, si tu ne sors pas à l’instant même, je m'en vais le dire au Christ, et il va te châtier. » De nouveau le démon blasphéma, criant : « Je ne sors pas. » Alors Paul, indigné contre le démon, sortit de la chambre des hôtes, à l’heure de midi. Or, la chaleur des Égyptiens est parente de la fournaise de Babylone. Il se plaça contre un rocher de la montagne, se mit en prière et parla ainsi : « Toi, Jésus-Christ, le crucifié sous Ponce-Pilate, tu vois qu’il n’est pas à craindre que je descende du rocher, que je mange ou que je boive jusqu’à ce que je meure, si tu ne chasses de l’homme l’esprit mauvais. » Et, avant que les paroles aient fini de sortir de sa bouche, le démon poussa un cri en disant : « O violence, je suis chassé. La simplicité de Paul me chasse, et où m’en aller ? » Sur-le-champ, donc, l’esprit sortit et fut changé en un dragon grand de soixante-dix coudées qui se traîna vers la mer Rouge, afin que fût accompli ce qui a été dit : « Le juste professera une foi qui donne sa preuve. » Tel fut le miracle de Paul, qui fut surnommé le Simple par toute la communauté des frères.
évêque Pallade : vies d'ascètes et de Pères du désert