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Et de trois !

Publié le 03 janvier 2009 par Fuligineuse

Décidément la fin de l’année 2008 n’a pas été favorable aux auteurs de romans policiers américains. Après James Crumley en septembre et Tony Hillerman en octobre, voici que disparaît, le tout dernier jour de l’année, l’un des meilleurs d’entre eux, Donald Westlake.
book_361_183.jpgÉcrivain prolifique, il a écrit plus d'une centaine de livres, approchant des genres divers de la littérature policière, que ce soit le polar humoristique (où il brille particulièrement avec son humour cynique et déjanté), le roman noir, le thriller, le fantastique ou même la science-fiction. Il a écrit sous divers pseudonymes, notamment ceux de Richard Stark et Tucker Coe. Il a remporté par trois fois le Edgar Award, et a été désigné en 1993 Grand Master de l'association Mystery Writers of America. Son dernier roman, Get Real, doit être publié en 2009.
Ses deux personnages récurrents sont John Dortmunder, un cambrioleur professionnel aux aventures rocambolesques (et souvent très drôles) poursuivi par la poisse, et Parker, un malfaiteur froid, méthodique et efficace, que Westlake a réussi à rendre très crédible. Parker (il n’a pas de prénom) ne s'engage pas dans des tours de force spectaculaires, mais agit de manière réaliste.
Le film Le Couperet de Costa-Gavras (2005) est adapté d’un roman de même titre de Westlake qui reflète son point de vue sur la société contemporaine. Un quadragénaire, père de famille, bien rangé, cadre supérieur, perd son emploi après quinze ans de bons et loyaux services quand son usine de papier est délocalisée. Après trois ans de chômage, il ne parvient pas à retrouver un boulot. La hantise de la déchéance sociale le pousse à éliminer physiquement tous les concurrents au même poste que lui, dont il parvient à obtenir les coordonnées par ruse. Une histoire cruelle pour stigmatiser une société prédatrice, qui bafoue la dignité humaine et sacrifie la morale aux lois du marché.
Il ne reste plus grand monde en vie parmi les grands auteurs américains de polar de cette génération-là, ceux nés dans les années 1920 et 1930. Mais il y en a au moins un et c’est un géant : Lawrence Block. (J’en reparlerai un de ces jours…)

Fuligineuse


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