L'épopée ordinaire

Publié le 11 août 2007 par Fyfe
Argh.
La gazinière est ENCORE en panne.
Pour la deuxième fois en deux ans, et malgré le prix honteux consacré à son achat (oui, car à l'époque, bête et naïfs que nous étions, nous pensions qu'acheter de la qualité nous dispenserait de ce genre de désagréments)(la bonne blague).
Bref instant de bonheur, la garantie n'expire que dans un mois.
Ne reste plus qu'à contacter le SAV donc.
"Plus qu'à", hé hé, la bonne blague bis.
Tentatives d'appels du lundi : une dame décroche, et nous demande de patienter. Au bout de 10 minutes de musique d'attente, je raccroche. Le Chéri essaye de son côté. Pas mieux.
Tentatives d'appels du mardi : une dame décroche, et nous demande de patienter. Au bout de 10 minutes de musique d'attente, je me dis que la vie est un éternel recommencement, quand, comme par miracle, une voix humaine s'adresse à moi.
"Oui bonjour, je suis Mademoiselle Fyfe et j'ai un problème avec ma gazinière achetée chez MonsieurBonDeal, qui m'a d'ailleurs demandé de vous rappeler qu'ils vous sous-traitaient le SAV"
"Bonjour, quel est votre nom ?"
Ca commence bien.
Je répète lentement, retenant difficilement mon soupir de lassitude. Mais pourquoi tous mes appareils ménagers prennent-ils un malin plaisir à donner des avant-goûts de purgatoire ?
"Ah oui, vous avez donc acheté votre appareil au Géant Casino du 93 ?"
"Ben non, je l'ai acheté chez MonsieurBonDeal. Comme je vous le disais, quoi. Deux fois. Il y a environ 5 secondes. Vous vous souvenez ?"
"Un instant s'il vous plaît."
Musique d'attente.
Je dois être maudite. On m'a maraboutée, c'est pas possible autrement.
Non seulement les bidules électriques qui entrent en mon contact ont une durée de vie équivalente à celle d'une croquette dans la gamelle du Chat, mais en plus je me tape toujours les décérébrées atteintes d'amnésie chronique.
Je ne suis même pas énervée. Juste déprimée. Genre la misère du monde sur mes épaules là maintenant tout de suite. Gandhi est en moi.
En même temps je ne suis pas sûre que Gandhi aurait supporté cette musique insupportable encore une minute.
"Euh Madame, on va vous rappeler pour fixer le rendez-vous avec le réparateur."
"Oui, mais bon, c'est un peu pour ça que j'appelais en fait."
"Madame, nous avons beaucoup d'appels, nous allons vous rappeler."
Je sens que Hulk est en train de sortir Gandhi hors de mon corps à coups de pieds aux fesses.
Quand je pense qu'on s'en prend toujours au service public, franchement, l'accueil téléphonique façon foutage de gueule est loin d'être une exclusivité de fonctionnaires.
"Non mais bon, ça fait deux jours que j'essaye de vous joindre, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait faire ça maintenant."
"Madame je vous assure que nous vous rappellerons dans la journée. Au revoir."
%$#/
Jeudi, pas de nouvelles.
Roâr.
Vendredi, Gandhi est de retour dans mon corps, ça tombe bien, j'arrive à contacter le SAV au bout de seulement trois appels. Hum.
"Bonjour, je suis Mademoiselle Fyfe et je suis fâchée."
"Mademoiselle Fyfe, un réparateur va passer chez vous lundi entre 13h et 18h."
"Roâ.... Quoi ? Ah bon, ben très bien, merci."
Qu'est ce que c'est frustrant quand même de ne pas pouvoir aller au bout de sa rage.